Au CHU de Dijon, la fin du plan blanc annoncée le 23 juin amorce un retour à la normale après la troisième vague de Covid-19. Mais les services de réanimation restent en tension avec la reprise d'opérations lourdes et le retour de pathologies moins présentes pendant les confinements.
La fin de la troisième vague se fait sentir au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon. L’hôpital n'accueille plus que 10 patients atteints du Covid-19 dont quatre dans les services de réanimation médicale et chirurgicale."Il y a douze semaines, on avait encore 12 patients Covid sur l’ensemble des services de réanimation du CHU", témoigne Jean-Pierre Quenot, chef de service de réanimation médicale. Un soulagement pour les soignants de cet hôpital, qui ont travaillé pendant des mois sous pression face à l’afflux de patients, avec longtemps des méconnaissances sur cette maladie. "On est plus rassurés depuis l’arrivée du vaccin", témoigne Fatima El Barak, infirmière."La pression est redescendue", continue-t-elle.
Forte vaccination des soignants du CHU
Car si le vaccin doit faire baisser le nombre de malades, il permet aussi de protéger les personnels soignants en contact direct avec les patients infectés. "Il y a une forte vaccination des soignants en CHU", se réjouit Pierre Guillemet, médecin anesthésiste réanimateur. "On a moins la crainte d’être malade ou de transmettre la maladie à nos proches".
La fin du plan blanc a été annoncée le 23 juin au CHU de Dijon alors qu'il avait été mis en place le 19 octobre 2020. Il permettait aux établissements de santé de mobiliser immédiatement les moyens et personnels issus de différents services pour faire face à la pandémie. Aujourd’hui, les lits de réanimation ouverts pendant la crise sanitaire ont pu être fermés et les services fonctionnent comme avant. Un retour à la normale, qui n’est pas synonyme d’une baisse de l’activité. "On a rebasculé vers une activité classique. Il n’y a pas eu de réelle pause encore", souligne Jean-Pierre Quenot, qui décrit des équipes "fatiguées" espérant pouvoir "souffler" cet été.
La vigilance demeure face au Covid
"C’est le retour de pathologies qu’on avait l’habitude de voir, par exemple la traumatologie [coups, blessures ou chocs violents, NDLR], qui avait quasiment disparu pendant la première vague car les gens étaient confinés chez eux", détaille le chef de service. Avec 15 malades, toutes pathologies confondues, hospitalisés en réanimation médicale à Dijon, le service reste en tension, note Pierre Guillemet. "On a toujours des malades qui arrivent. Ils n'ont été peu ou pas suivis ces derniers mois et décompensent pendant cette période-là", analyse-t-il.
Surtout, la vigilance reste de mise concernant les cas de Covid. Car si le nombre de malades est en baisse, il n'est pas encore nul. "On a un patient qui est arrivé hier soir", avance Pierre Guillemet. Le malade de 53 ans, non vacciné, est "sous oxygène à haut débit, donc c’est un malade qui est relativement grave", détaille le médecin anesthésiste. "On a une population beaucoup plus jeune qui arrive en réanimation. Toute la population doit se faire vacciner pour éviter qu’on ait une quatrième vague à l’avenir", estime-t-il.