C'est ce mercredi que débute la première phase de l'opération de vaccination des étudiants de l'université de Dijon. 1 000 étudiants sont invités à s'immuniser contre la méningite d'ici vendredi. Au total, 30 000 personnes sont concernées jusqu'à la fin du premier trimestre.
Les autorités sanitaires engagent ce mercredi une vaste campagne de vaccination ciblant près de 30 000 personnes sur le campus de l'université de Dijon, après trois cas récents de méningite - dont deux mortels - chez des étudiants.
La première phase de l'opération de vaccination, qui a lieu de mercredi à vendredi, vise les étudiants et personnels du pôle économie et gestion. Cela représente environ 1 000 personnes. C'est dans cette filière qu'étudiait une des étudiantes décédées de la maladie.
La campagne pilotée par l'ARS de Bourgogne-Franche-Comté va comporter deux autres phases : entre le 9 et le 20 janvier, 10 000 étudiants et personnels de la faculté de droit et lettres seront invités à se faire vacciner ; enfin le reste du campus sera concerné jusqu'à la fin du premier trimestre 2017.
Le centre de vaccination, installé dans la salle "Multiplex" de l'université, est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h. En milieu de journée, déjà 170 personnes avaient été vaccinées. Un chiffre encourageant selon l'Agence régionale de santé, qui ne s'attendait pas à une telle affluence dès le premier jour. Au total, 434 personnes ont été vaccinées ce mercredi.
Reportage de Caroline JOURET, Sylvie FRANCOISE, Sophie RÉTHORÉ
Avec François Cousin, interne en médecine (ARS) ; Jeanine Stoll, médecin santé publique France ; Jean-François Dodet, responsable du département de prévention et promotion de la santé (ARS)
Vaccination basée sur le volontariat
"Nous ne sommes plus dans l'urgence mais dans des mesures préventives, cette campagne vise à ramener le risque au niveau de celui rencontré sur n'importe quel campus", a déclaré le médecin inspecteur de l'Agence régionale de santé (ARS), Carole Boiret, qui tient "vraiment à rassurer la population".La vaccination gratuite, basée sur le volontariat. Le produit utilisé, en dose unique, protège contre quatre souches de méningocoque (A, C, Y et W). C'est la souche W qui a été détectée dans les trois cas dijonnais.
"Il ne faut pas hyperdramatiser la situation en semant une inquiétude excessive car c'est une maladie rare avec un mode de transmission difficile", a estimé le président de l'université de Bourgogne, Alain Bonnin, qui dit ne pas avoir ressenti de "panique" sur le campus.
Message d' @alain_bonnin : organisation d'une campagne de vaccination exceptionnelle sur le campus de Dijon https://t.co/oNa1HixpzB
— Université Bourgogne (@univbourgogne) 3 janvier 2017
Un numéro vert d'information (0805 200 550) a été mis en place par l'ARS.
Le président régional du syndicat UNEF, Thomas Sellier, redoute que la période d'examens qui s'ouvre en janvier n'incite pas les étudiants à se rendre dans le centre de vaccination.
Pour Geoffrey Ricard, de l'UNI, "il y a eu un peu d'inquiétude dans la filière de l'étudiante décédée" fin décembre. "J'espère que les gens auront conscience de l'importance d'aller se faire vacciner et d'enrayer le problème et je serai un des premiers à y aller, même si je suis en examen", a-t-il poursuivi.
Un germe très fragile
Le méningocoque est un germe très fragile qui ne survit pas dans l'environnement mais se transmet par la salive. La maladie se traduit par une fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque avec des vomissements et une gêne à la lumière.Les infections invasives à méningocoque sont relativement rares en France, avec 469 cas notifiés en 2015 ayant entraîné 53 décès, selon l'Institut national de veille sanitaire.
Plusieurs campagnes de vaccination de très grande envergure ont déjà été organisées en France au cours des années 2000, touchant plusieurs centaines de milliers de personnes dans le sud-ouest (Hautes-Pyrénées, Landes et Pyrénées-Atlantiques), le centre (Puy-de-Dôme) et le nord du pays (Seine-Maritime et Somme).