Dijon : avocats, magistrats, greffiers s’unissent pour dénoncer le délabrement de la justice

Des centaines de greffiers, magistrats et avocats de Bourgogne-Franche-Comté et du Grand-Est ont manifesté ensemble à Dijon jeudi 12 mars 2020. Objectif : dénoncer "l'état de délabrement de la justice".
 

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Pourquoi greffiers, magistrats et avocats ont manifesté ensemble ?


"C'est un burn-out généralisé de la justice", explique Catherine Lathelier-Lombard, présidente de chambre à la Cour d'Appel de Dijon et membre du Syndicat de la magistrature.

Comme elle, environ 200 professionnels de la justice se sont rassemblés à la mi-journée devant le palais de justice de Dijon pour dénoncer un système "complètement à bout de souffle".


Côte à côte, il y avait des avocats des barreaux de Dijon, du Jura, de Mâcon et d'Epinal, mais aussi des membres du Syndicat de la magistrature ou de la CGT des greffiers et administratifs de la justice.

Ce rassemblement unitaire a pour but de montrer que nous sommes "plus solidaires que jamais malgré les tentatives du gouvernement pour diviser", dit Sabira Boughlita, présidente de la section dijonnaise du Syndicat des avocats de France.

"Un tel rassemblement rarissime montre bien l'état de crise de la justice", déclare Thomas Tissandier, président de l'Union des jeunes avocats de Dijon. "Et il ne vient pas de la grève, comme le prétend le gouvernement", ajoute-t-il en référence au mouvement des avocats contre la réforme des retraites, qui dure depuis le 6 janvier dans une grande partie de la France.

   

De quoi souffre la justice en France ?



"Ma présence est significative de l'unité", insiste Anne-Lise Grandhay, bâtonnier du barreau du Jura. "Nous vivons une véritable sinistrose, avec des délais d'audiencement allant parfois jusqu'à six mois".


"Nous sommes dans une situation grave et préoccupante", prévient la greffière Aurélie Lavenet, représentante de la CGT chancelleries et services judiciaires, qui redoute la survenue de problèmes "graves" comme la "libération de détenus".

"En 1900, la France comptait 7 174 magistrats de l'ordre judiciaire pour 40 millions d'habitants. Au 1er avril 2019, on en recensait 8 373, pour 67 millions d'habitants", indique Me Boughlita, reprenant une tribune, publiée mercredi dans Mediapart, où greffiers, magistrats et avocats exigent "un plan d'urgence".

De son côté, le bâtonnier de Dijon, Stéphane Creusvaux, souligne la nécessité de "rester unis dans le combat contre la réforme des retraites et pour une justice digne de ce nom". 
Une mission sur l'avenir de la profession d'avocat vient d’être lancée par la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Mais, "personne n'est dupe. Créer une commission est un procédé qui a déjà été utilisé", dit-il.
 
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