Des avocats couchés sur le sol et des robes noires jonchant le hall de la cité judiciaire à Dijon : c’est le symbole de la lutte des avocats contre la réforme des retraites lancée par le gouvernement.
Mais, les avocats sont vent debout contre une réforme qui prévoit de doubler leurs cotisations qui passeront de 14 à 28%. Cela "va tuer les petits cabinets", disent-ils.
Ils veulent garder leur régime autonome de retraite qui ne coûte pas un sou aux contribuables, rappellent-ils régulièrement.
C’est pourquoi, un peu partout en France, les avocats - en grève depuis une semaine - ont décidé de jeter leurs robes noires sur les sols des tribunaux.
C’est ce qui s’est passé à la cité judiciaire de Dijon ce lundi 13 janvier 2020, où des avocats se sont aussi couchés dans le hall.
"Le barreau de Dijon s’est à nouveau réuni ce jour en assemblée générale extraordinaire afin de voter la poursuite de la grève totale de nos activités jusqu’au dimanche 19 janvier 2020", indique Stéphane Creusvaux, bâtonnier de l’ordre de Dijon.
Le rassemblement a eu lieu au moment même où des représentants des avocats étaient reçus à la Chancellerie à 11 heures par la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et le secrétaire d'Etat en charge des retraites, Laurent Pietraszewski.
Jeté de robes des #avocats du barreau de #Dijon ce matin au TGI de Dijon #reformesdesretraites #justice @F3Bourgogne pic.twitter.com/Kz3mmKpeol
— Rodolphe Augier (@RodFTV) January 13, 2020
Quels sont les effets de la grève des avocats ?
A Dijon, ce matin les avocats ont réussi à faire renvoyer les audiences prévues au tribunal administratif en applaudissant sans s’interrompre pendant 7 minutes.Pour les autres juridictions, la justice est bloquée depuis plusieurs jours, car les avocats demandent systématiquement le renvoi de l’affaire.
Rappelons que les modalités d’actions proposées par les représentants de la profession sont les suivantes :
-arrêt des désignations pour toutes les permanences pénales et pour les gardes à vue
-arrêt des désignations en ce qui concerne le contentieux des libertés, le droit des étrangers et les mineurs
-arrêt des désignations en matière pénale concernant les instructions correctionnelles et criminelles
-arrêt des désignations pour les différentes permanences liées à l’accès au droit
-arrêt des désignations en matière d’aide juridictionnelle
-arrêt plus généralement de toutes les désignations.