Dijon : "C'est pas possible de danser masqué" ou quand les gestes barrières se font un peu oublier...

Ceux qui aiment danser en sont privés depuis bientôt six mois. Le confinement et les mesures sanitaires ont stoppé l'activité des clubs et des associations. A Dijon, une école de danse organise chaque été, des après-midis dansants, au jardin Darcy. Malgré le coronavirus.
 

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Sous les grands arbres du jardin Darcy, le parquet de danse ne désemplit pas. Les hauts-parleurs crachent de la musique qui donne envie de bouger. En ce dernier dimanche d'août, il y a là une soixantaine de personnes de tous âges, sans compter les badauds qui se sont attroupés tout autour pour profiter du spectacle.

Le musique rythmée et joyeuse donne envie de bouger. "On trouve ça génial ", dit une jeune femme.

L'homme qui l'accompagne ajoute "C'est varié, il y a toute sortes de danses, c'est ça qui est bien. C'est magnifique à voir. En ce moment on n'a pas beaucoup l'occasion de danser et quand on sait qu'il y a quelque chose quelque part on essaye d'y aller".

Le couple, habitué aux parquets de danse s'en est senti privé. "Ça nous manque, on a hâte que ça reprenne", complète la jeune femme.
 


Cet après-midi dansant, c'est un peu comme une bulle d'oxygène pour tous les couples présents qui aiment danser.

"Je trouve que c'est une excellente idée", dit une dame, "parce que nous en tant que danseurs depuis toujours on est extrêmement frustrés".

Son cavalier attitré précise : "On danse quasiment toutes les semaines, une grande partie de l'année. Nous faisons partie des danseurs de Dijon. Nous sommes à peu près 500 danseurs. Il y a 250 à 300 couples qui dansent ce qu'on appelle le rétro".

"Évidemment, poursuit-il, ce n'est pas à chaque thé dansant ou chaque repas que nous sommes présents, mais on y va souvent. On arrive à avoir un certain plaisir à se retrouver même si on ne se connaît pas. C'est une ambiance qui nous manque énormément". 

Cette frustration leur a beaucoup pesé. Ils le disent. "On n'a pas quasiment pas redansé depuis le confinement. Pour nous, six mois c'est énorme, c'est terrible", dit la dame dans un sourire.

Il reprends la parole et précise : "Ça a été un coup dur pour nous".

Elle, ajoute encore : " Vous savez, on ne va pas dire qu'on est déprimé mais on connaît des couples qui n'ont que ça comme loisir et c'est difficile."  
 
En ces temps de Covid-19, un tel rassemblement a quelque chose d'insolite. Les règles de distanciation sociale, le port du masque, sont peu compatibles avec le rapprochement des corps qu'implique la pratique de la danse.

Organisatrice de ces après-midis dansants depuis plusieurs années, l'été, avec l'autorisation de la ville de Dijon, l'école Atout Danse s'est adaptée en mettant du gel hydro-alcoolique à la disposition des danseurs.  
 

Respect des gestes barrières SVP, gel glyco-alcoolique à disposition, pas de changement de partenaire (sinon port du masque), distanciation entre les danseurs. et que revive la danse

Joël Vélon

 "Au début les gens dansaient avec le masque, malheureusement c'est très difficile. On est en plein air, c'est assez venté, je pense qu'on fait le maximum pour respecter les précautions", explique Joël Velon, directeur de l'Ecole Atout Danse.

 Force est de constater que beaucoup de danseurs ne portent pas de masque. Pourtant le virus circule plus activement depuis plusieurs semaines. 
 

Mathieu et Marie sont étudiants à Dijon. Ils prennent des cours de danse gratuits avec le S.U.A.P.S. ( Service Universitaire des Activités Physiques & Sportives).

"Nous on est venus parce que c'est en plein air et parce qu'on a l'habitude de danser ensemble. Je pense que le port du masque devrait être obligé, on a été assez surpris qu'il n'y en ait pas" dit Marie.

Un autre couple, plus âgé, passionné de danse, avoue avoir été "extrêmement frustré " en attendant impatiemment de pouvoir redanser. "Quelque part on s'est dit que ce n'était pas possible de danser masqué, parce qu'on a besoin de respirer sinon c'est étouffant". 

Cinq après-midis dansants ont déjà eu lieu au jardin Darcy, cette saison. Le prochain est programmé le 6 septembre.

Reportage : C. Jouret - S. Hemar



 
 



 



 
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