Le tribunal de commerce de Dijon a validé l'offre de reprise partielle de la Chocolaterie de Bourgogne, par l'espagnol Lacasa, qui maintient 65 emplois sur 185.
► "C'est une bonne nouvelle pour la pérennité de la société, depuis le début nous souhaitions que ce soit un industriel" qui reprenne ce fleuron bourguignon, a déclaré lundi 5 février 2018, la directrice générale de la Chocolaterie de Bourgogne, Céline Boidevezi.
Elle a également précisé : "il y a beaucoup de licenciements mais on repart de loin, on a perdu beaucoup de contrats depuis un an et le repreneur a porté à trois ans, contre un an habituellement, la clause de priorité d'embauche" pour les salariés licenciés." Sur les 185 salariés que compte la Chocolaterie de Bourgogne, 65 seulement resteront et il y aura 120 licenciements.
Le groupe espagnol Lacasa, qui reprend l'usine bourguignonne pour 500 000 euros, est un industriel du secteur, fabriquant du chocolat et des confiseries dans quatre usines en Espagne et une au Portugal. Il emploie 700 personnes pour un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 150 millions d'euros.
Ce groupe madrilène fondé en 1939, s'est engagé à ne pas délocaliser.
► En difficulté depuis plusieurs années, la chocolaterie de Bourgogne a vu son chiffre d'affaires chuter de 48 millions d'euros en 2016, à 30 millions en 2017 et la prévision pour 2018 est de quinze millions seulement.
Mi-2016, la chocolaterie avait été frappée de plein fouet par le dépôt de bilan de son fournisseur de cacao. Un plan de refinancement avait été mis en place à l'été 2017, mais beaucoup de clients étaient déjà partis, faute d'être livrés dans les temps.
Site historique de fabrication des escargots de Bourgogne Lanvin, lancés dans les années 1930, l'usine a connu une histoire mouvementée. Reprise à la fin des années 80 par Nestlé, qui y fabriquera ses barres "Lion", elle passe dans les années 2000 entre les mains du groupe suisse Barry Callebaut, N°1 mondial du cacao et des préparations à base de chocolat, puis d'un groupe d'investisseurs.
En 2015, elle est placée en redressement judiciaire, avant d'être reprise par les fonds d'investissement néerlandais Varova et Nimbus, entre autres.
L'entreprise, à l'arrêt depuis début février 2018, commercialise son propre chocolat "Prestige de Bourgogne" et produit également pour de grandes marques et des enseignes de la grande distribution.
Un reportage de Maryline BARATE, Rodolphe AUGIER et Pascal RONDI avec
Christian Bougnon, délégué CFDT Chocolaterie de Bourgogne
Maria Da Rocha, déléguée CGT Chocolaterie de Bourgogne