Une soixantaine de demandeurs d’asile squattaient un bâtiment de l’impasse de Reggio, à Dijon, depuis avril 2015. Après plusieurs délais accordés par le tribunal de grande instance, ils ont finalement été expulsés le 8 juillet 2016.
Depuis le 28 avril 2015, une soixantaine de demandeurs d’asile avaient élu domicile à l’impasse de Reggio à Dijon. Le bâtiment industriel a finalement été évacué vendredi 8 juillet 2016.
"Les forces de l'ordre ont prêté leur concours à une décision de justice" du 1er septembre 2015 et signifiée vendredi matin aux occupants par un huissier de justice, afin que le propriétaire du bâtiment, situé impasse Reggio, recouvre son bien, a déclaré la directrice de cabinet du préfet, Thiphaine Pinault.
Etudier au cas par cas les situations
"Environ soixante personnes, uniquement des hommes, en provenance de la corne de l'Afrique" se trouvaient dans les lieux au moment de l'évacuation, qui s'est déroulée dans le calme". Il a été proposé aux personnes qui le souhaitaient de se rendre en préfecture, où un guichet mutualisé a été mis en place, afin d'étudier au cas par cas les situations de chacun. 32 personnes s'y étaient déjà rendu et s'étaient vu proposer soit un hébergement, soit un billet de transport pour rejoindre un hébergement dans un autre département.Colère des associations de soutien aux migrants
Dans un communiqué, les associations de soutien aux migrants déplorent que le propriétaire n'ait "aucun usage" de ce bâtiment "occupé depuis avril 2015 suite à l'expulsion d'un autre lieu occupé par les migrants". Le 8 avril 2015, une centaine de personnes avaient été évacuées d’une propriété de l'Unedic, rue René Coty à Dijon, squatté depuis septembre 2013."Un certain nombre de personnes vont être sur le carreau et se retrouver sans solution d'hébergement d'autant que le dispositif 115 est totalement saturé", a regretté Paul Garrigues, de la Ligue des Droits de l'Homme. Selon lui, les occupants de ce bâtiment sont "pour une bonne partie des demandeurs d'asile, dont les procédures se trouvent à différents stades", certains relevant notamment du "dispositif Dublin" qui les oblige à faire leur demande d'asile en Italie ou en Grèce, ce que contestent les associations.