Après deux mois de fermeture, les discothèques vont enfin pouvoir rouvrir leurs portes ce mercredi 16 février. Les fêtards sont à nouveau autorisés à danser et à consommer debout. À Dijon en Côte d’Or, les professionnels de la nuit préparent avec impatience leur première soirée de l’année.
"Ça, c’est poubelle ! Espérons ne plus jamais voir ça !" Voilà des jours qu’Alfredo Gladone attendait de pouvoir se débarrasser de l’affiche « danse interdite ». Ce mercredi 16 février, il a le sourire, il va enfin pouvoir rouvrir les portes de son bar dansant, le 100 % latino, à Dijon après deux mois de fermeture. "Je suis impatient là. J’ai envie de travailler et de voir ma clientèle. C’est ma joie de vivre, c’est mon bonheur." A quelques heures de la réouverture, la musique latino est déjà poussée à fond. Il faut tester tout le matériel son et lumière pour être prêt ce soir. Pour lui pas de doutes, la clientèle sera au rendez-vous.
Rattraper le temps perdu
De son côté Gilbert Febvay, le gérant de la discothèque « Le Beverly-Eleven Club » est lui aussi plutôt confiant. "Je pense qu’il y a des gens qui se sont habitués à faire la fête autrement, en restant chez eux. Mais on a quand même une clientèle à qui ça manque, qui vont ressortir et qui ont envie de profiter de la vie. Il y a toute une génération, les 18-22 ans, qui ont manqué tellement de choses. Ils vont avoir envie de se rattraper, enfin on l’espère."
Et pour se rattraper, ce sera ambiance « Happy New Year 2022 » ce soir au Beverly-Eleven Club . Car ici, le sacrifice de cette soirée incontournable n’est toujours pas passé. Pour le patron, c’est aussi une façon de lancer officiellement la première soirée de l’année. "C'est la vraie première de 2022, parce qu'on a travaillé un peu, mais à 10% de nos capacités, y compris pour le chiffre d'affaires".
Faire la fête sans contraintes
Et c’est aussi la première fois en 2022 que les clubbeurs pourront faire la fête sans contraintes : danser sans être réprimandés, et consommer debout au bar sans masque. Un petit goût du monde d’avant, même si les patrons restent vigilants et comptent bien respecter les mesures sanitaires édictées par le protocole mis en ligne mardi par le ministère de l’Économie.
Ainsi l’accès aux discothèques, clubs et bars dansants est "conditionné à la présentation par les clients d’un pass vaccinal valide". Le port du masque à l’intérieur ne sera pas obligatoire, mais "il reste recommandé pour les clients et le personnel au sein des établissements". Les professionnels sont incités à aérer les locaux et à mettre à disposition du gel hydro alcoolique.
Il y a toute une génération, les 18-22 ans, qui ont manqué tellement de choses. Ils vont avoir envie de se rattraper, enfin on l’espère.
Gilbert Febvay, gérant de discothèque
Des établissements fragilisés
Derrière l’euphorie de la réouverture, les patrons de boites de nuits restent inquiets. Après de multiples fermetures, leurs établissements sont fragiles. "La première fermeture, c’était très difficile parce qu’on n’a pas été aidés. J’ai vraiment eu peur de mettre la clef sous la porte. Cette fois-ci avec les aides, j’ai pu tenir le coup", explique Alfredo Gladone. Gilbert Febvay a perdu 90 % de son chiffre d’affaire lors de la fermeture. Il souhaite que que cette reprise soit définitive. "On espère que c’est la dernière fois qu’on nous a fermés. Financièrement, c’est difficile, mais psychologiquement aussi."
Selon les calculs du SNDLL (syndicat national des discothèques et lieux de loisir), sur les 1 648 discothèques que comptait la France avant la pandémie de covid-19, 25% étaient en difficulté à la réouverture, et 131 en liquidation judiciaire. Seules 1 500 boîtes de nuit auraient pu rouvrir. Leur dernière fermeture, pendant neuf semaines entre décembre et février 2022 a été un nouveau coup dur pour la profession.