Un tabernacle vandalisé, une synagogue victime de tags antisémites... Les cultes alertent sur la multiplication des actes malveillants sur fond de révolte sociale.
Vers 7h30, ce samedi, une ou plusieurs personnes s'introduisent dans l'église Notre-Dame, à Dijon. Ils renversent les nappes d'autel, ouvrent le tabernacle et jettent les hosties à terre.
Un sacrilège, selon le père Emmanuel Pic : "Ce n'est pas un acte dirigé contre des personnes, des oeuvres d'art ou des objets. C'est l'autel, là où l'on célèbre l'eucharistie. C'est donc le coeur de la foi qui est visé", estime-t-il.
D'après les premiers éléments de l'enquête, il s'agirait d'actes anti-religieux prémédités. "Il y a quelque chose qui tient de la profanation, affirme le vicaire général du Diocèse de Dijon, père Eric Millot. Etait-ce conscient ou inconscient ? Etait-ce quelqu'un qui en voulait à tel ou tel chrétien ou à l'ensemble des croyants ? Ce sera à la police et la justice de faire son travail."Tristesse de la communauté catholique diocésaine et de la paroisse Dijon-Notre-Dame en particulier: profanation de l’église ce matin. Messe de réparation présidée par l’archevêque ce samedi à 17h30. @Lebienpublic @RCFDijon @F3Bourgogne Merci pour vos RT. pic.twitter.com/n9CG2KKtNr
— Diocese de Dijon (@DiocesedeDijon) 9 février 2019
Des actes antisémites en forte hausse
Des dégradations similaires ont été commises dans quatre autres églises catholiques en France, la semaine dernière, d'après l'AFP. Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, 978 atteintes aux édifices religieux et aux sépultures ont été dénombrées en 2017, dont 878 contre des lieux chrétiens.Mais, une église vandalisée, il s'agit d'une première à Dijon. Ces actes malveillants ne manquent pas de faire réagir la communauté juive, elle-même ciblée. Il y a plusieurs semaines, des croix gammées avaient été retrouvées sur des boites aux lettres.
"Tous les samedis, il y a beaucoup de violence dans le centre-ville, beaucoup de graffitis et d'insultes notamment contre les juifs", constate Israël Cemachovic, président de l'association cultuelle israélite. Ce n'est pas forcément relaté par les médias, mais cela circule sur les réseaux sociaux."
"Nous sommes très attristés, résume pudiquement le président de l'association cultuelle israélite de Dijon, Israël Cemachovic. Encore une fois, quand ça va mal, on reporte ça sur les juifs."
Depuis quelques années, la synagogue de Dijon est équipée d'un système de vidéo-surveillance. Certains membres de l'Eglise affirment aujourd'hui y réfléchir. En attendant, les forces de l'ordre vont renforcer leurs patrouilles aux abords des lieux de culte.