Lors du conseil municipal du 28 mai, la ville de Dijon a proposé des mesures de soutien en faveur des commerçants et artisans, qui ont été adoptées à l'unanimité.
Les commerçants et artisans, comme beaucoup d'acteurs économiques, ont souffert de la crise sanitaire et de l'absence de fréquentation de la clientèle pendant le confinement.
Le conseil municipal de la ville de Dijon, réuni jeudi soir 28 mai, a proposé plusieurs mesures en faveur des commerçants, adoptées à l'unanimité.
Ce qui a été voté au Conseil Municipal
La Ville de Dijon va exonérer tous les commerces dijonnais des droits de voirie pour la période de janvier à juin 2020 (terrasses, étalages, stores, enseignes et divers matériels).L'exonération totale des redevances des marchés de Dijon, des food-trucks, des manèges et autres dispositifs forains pour la même période, a aussi été décidée.
Danielle Juban, adjointe déléguée au commerce, a proposé l'exonération des loyers pour les professionnels locataires installés dans des locaux appartenant à la Ville de Dijon, pour les mois de janvier à juin 2020. Cette décision, comme la précédente, a été votée à l'unanimité.
Oui, mais...
Par rapport à ces mesures, les élus de l'opposition estiment qu'il fallait aller plus loin.Par exemple, Emmanuel Bichot, président du groupe d'opposition "Agir pour Dijon" et tête de liste du même nom pour les élections municipales, estime que "si les mesures énoncées en séance vont dans le bon sens, pour nous ce n'est pas assez. Nous avons proposé un amendement d'exonérations pour la totalité de l'année 2020. Les conditions de reprise des commerçants sont très contraignantes."
Emmanuel Bichot a aussi d'autres propositions :
"Nous souhaitons que le tout le pourtour des Halles devienne piéton, pour que les terrasses puissent s'étendre davantage. De même, il faudrait développer une animation plus permanente avec des producteurs locaux tout au long de la semaine. Nous proposons aussi une heure de stationnement gratuite toute la semaine, et deux heures le samedi, en surface et en souterrain."
Pour soutenir les commerçants, E. Bichot a d'autres idées : "On a proposé un fonds d'aide à destination des commerçants pour couvrir tous les frais d'équipement pour la mise en sécurité des clients, cela a été refusé.
"Nous avons proposé aussi l'ouverture de l'ensemble du Palais des Etats pour les beaux jours, pour attirer davantage les touristes français."
Stéphanie Modde, adjointe au maire déléguée à l'écologie urbaine, et tête de la liste "Dijon écologique et solidaire", est favorable aux mesures d'aide aux commerçants : "l'ensemble des mesures proposées, nous les avons approuvées. Il faut soutenir l'économie de proximité, et le commerce indépendant et l'artisanat en centre-ville."
L'élue écologiste ajoute, au regard de la crise sanitaire et des changements de comportement des Dijonnais : "Je défends l'économie de proximité, et il faut favoriser les circuits courts. Je suis aussi favorable à la mise en place d'une monnaie locale ("la chouette") qui permettrait de régler les commerçants de proximité et de soutenir les producteurs."
Parmi les mesures souhaitées, Séphanie Modde évoque elle aussi un "travail à faire autour des Halles centrales, en retirant les voitures tout autour. Multiplier le marché du centre ville, et le mettre plus souvent."
De même elle souhaite "un soutien à la filière maraichère, qui a été mis dans la difficulté devant la demande, et le manque de main d'oeuvre."
Qu'en pensent les commerçants ?
Denis Favier, président de l'association des commerçants du centre-ville "Shop'In Dijon", approuve totalement ce qui a été décidé au conseil municipal : "c'est parfait, les six mois d'exonération sont les bienvenus".Le conseil municipal a aussi annoncé une plateforme d'aide, un fonds de soutien, abondé à la fois par la Métropole et par la Région, à hauteur d'un montant de 3 millions d'euros.
Denis Favier a participé à l'élaboration de ce fonds, avec le soutien de la Métropole, du Medef, de la CPME, des deux chambres consulaires (chambre des métiers et chambre de commerce).
Parmi les exonérations formulées par les commerçants, selon Denis Favier : "Certains commerçants sont allés sur le terrain de la CFE (cotisation foncière entreprise, remplaçante de la taxe professionnelle)"
Mais c'est grâce à son rôle de vice-président de l'Association des Commerçants et artisans des Métropoles de France (CAMF) que Denis Favier a pu réaliser l'effort de solidarité fait par l'Etat.
"Beaucoup d'aides ont été mises en place par l'Etat, depuis le 16 mars, je suis en réunion téléphonique tous les lundi avec Bruno Le Maire, Muriel Pénicaud, Gérald Darmanin et Agnès Pannier-Runacher.
J'ai commencé les premières réunions, les chiffres donnés par Bruno le Maire au début de la crise ont été sur-dépassés, tout ça c'est très bien !"
Pour conclure, Denis Favier en appelle à une continuité de la part des clients :
"Ce que la ville et la métropole ont mis en place, pour moi ça me convient. Il faut surtout qu'il y ait cette continuité de la part des consommateurs, de venir consommer en ville, ou dans sa périphérie. Il faut cette volonté de venir consommer dans nos commerces, nos commerces de proximité."