L'art ce n'est pas seulement pour les musées et les galeries. Il prend aussi sa place dans la rue. Une nouvelle sculpture signée de l'artiste allemande Gloria Friedmann a été inaugurée à Dijon lundi 8 juin. Il ne lui reste plus qu'à trouver son public.
Dijon a une nouvelle œuvre dans ses rues. Le Compteur du temps, de l'artiste allemande Gloria Friedmann, s'est installé sur la place Grangier, en face du bureau de poste. L'œuvre a été inaugurée en présence du maire PS de Dijon François Rebsamen lundi 8 juin.
Elle est constituée d'une sphère qui représente la Terre. Douze horloges y sont implantées. On peut lire sur chacune d'elles l'heure locale d'une ville d'un des cinq continents. Un homme est assis au sommet une horloge dans les mains, où figure l'heure de Dijon.
"C'est un peu une allégorie du temps qui passe, raconte Gloria Friedmann, qui réside depuis longtemps en Bourgogne, à Aignay-le-Duc (Côte-d'Or). Ce qui m'importait d'une certaine façon ce n'est pas le temps qui passe, c'est nous qui passons dans le temps. Profitons bien de chaque instant, parce qu'on ne sait jamais ce qu'il se passera après (rires)"
Je travaille beaucoup sur la relation de l'homme avec la nature. Et le temps en fait partie quelque part, c'est ça qui règle tout finalement.
– Gloria Friedmann
La ville voulait aménager la place Grangier depuis longtemps. "On avait envie de lui donner une autre vie. La proposition de Gloria nous a paru très adaptée à ce lieu, précise Christine Martin, adjointe au maire en charge de la culture. Mettre ce Compteur du temps à côté d'un chêne de Bourgogne… L'histoire du temps nous semblait belle à raconter de cette manière là entre ce chêne et cette sculpture, parce que c'est un arbre à priori de longue vie."
L'artiste, nommée chevalier de la Légion d'honneur en 2018, avait déjà signé une œuvre installée à quelques dizaines de mètres de là. Le Semper Virens, l'arbre-visage implanté à l'angle de la rue de la Liberté et de la place François Rude depuis 2013 et la piétonnisation de l'artère commerçante.
L'art dans l'espace public s'adresse par définition à un public large. "Il faut que ce soit quelque chose d'assez immédiat, qu'on comprenne, qu'on n'ait pas à réfléchir trop", précise Gloria Friedmann."Le Semper Virens rue de la Liberté est une œuvre que les Dijonnais se sont approprié très vite. J'espère qu'ils vont s'approprier celle-ci tout aussi vite, indique l'adjointe à la culture. Il me semble qu'elle est facile d'accès."
C'est peut-être ce qu'il manquait au Jardin de poche, l'œuvre de Didier Marcel installée en 2013 rue de la Liberté face aux Galeries Lafayette et surnommée par certains "le tronc qui tourne".
La création réalisée à partir d'un moulage fait sur un arbre du parc de la Colombière a été moquée, dégradée plusieurs fois. On trouve tout de même des âmes charitables pour défendre le "tronc" face aux critiques. Romain Moretto, historien de l'art, avait organisé une "visite guidée" de cette œuvre en 2014 pour faire changer le regard des Dijonnais.
En 2017, le Jardin de poche a été démonté. "Les enfants jouaient avec l'œuvre, et c'est bien qu'ils se l'approprient. Mais en le faisant tourner en sens inverse de sa rotation, ça a cassé le moteur", rappelle Christine Martin. Le "tronc" est en réparation avant d'être réinstallé ailleurs. Où ca ? "On a quelques idées mais ce n'est pas encore fixé définitivement", souffle l'élue. En attendant, un vrai arbre et quelques bancs ont pris sa place rue de la Liberté fin mai 2020.
Un arbre, un vrai, planté à #Dijon en lieu et place du, Jardin de poche, une oeuvre d'art contemporaine qui n'a jamais fait l'unanimité et surnommée "le tronc qui tourne" par ses détracteurs #nature #artenville pic.twitter.com/WGYnMDohmo
— France Bleu Bourgogne (@bleubourgogne) May 19, 2020