Dijon est la deuxième ville française de 100 000 à 200 000 habitants la plus "marchable". C'est l'un des résultats d'un questionnaire en ligne dévoilé ce mardi 7 septembre. Au-delà du palmarès, l'étude liste les améliorations attendues par les piétons.
La première édition du baromètre des villes "marchables" a été dévoilée ce mardi 7 septembre 2021. Cette étude a été lancée par le collectif Place aux piétons, regroupant la Fédération française de randonnée, l'association 60 millions de piétons et Rue de l'avenir.
Les Français ont été interrogés via un questionnaire disponible en ligne entre décembre 2020 et mars 2021. Près de 40 000 réponses ont été analysées. Celles-ci ne constituent pas un échantillon représentatif de la population, mais leur nombre important permet, selon le collectif, de tirer des "enseignements inédits sur les usages de la marche, les caractéristiques des piétons et leurs besoins".
200 communes ont ainsi été observées à la loupe. Il ressort du baromètre que Dijon et Besançon sont parmi les bons élèves des villes de leur catégorie (commune entre 100 000 et 200 000 habitants).
La capitale bourguignonne arrive ainsi à la deuxième place du baromètre, derrière Annecy et devant Metz. Elle obtient comme Besançon la note de C, sur une échelle allant de A+ (excellent) à G (très défavorable). Il faut aller dans des communes plus petites pour trouver des notes meilleures que C.
La place des piétons en question
"C'est une note un petit peu au-dessus de la moyenne mais il ne faut pas se focaliser là-dessus, note Christian Germain, de l'association Rue de l'Avenir. Il faut rentrer dans le détail et regarder ce que les piétons dijonnais ont dit. Globalement, comme tous les piétons en France, ils ne se sentent pas toujours bien pris en compte."
La sécurité est la principale préoccupation des personnes interrogées. Au niveau national, 59 % des personnes ayant répondu au questionnaire trouvent qu'il est agréable de se déplacer à pied dans leur commune. Mais 69 % se plaignent que les terrasses où les étalages débordent sur les trottoirs, quand 67 % se plaignent du stationnement des voitures sur les espaces réservés aux piétons.
6 répondants sur 10 pensent que la circulation des voitures est gênante, quand un peu plus de la moitié des répondants pensent que les aménagements cyclables constituent un facteur d'insécurité.
"Le piéton doit trouver sa place, parce qu'il n'a pas de place déterminée dans la ville, détaille Marie-Odile Fourney, de la Fédération française de la randonnée. Il y a des places pour les voitures, pour les trams, pour les vélos mais le piéton n'a pas de schéma pour circuler dans la ville [...] Les trottoirs, ce n'est pas assez, parce qu'il y a dessus des pistes cyclables, des voitures qui sont garées. Les trottoirs sont soit inexistants, soit très étroits."
"La population des villes va être dans quelques années majoritairement des seniors, complète Christian Germain. Ce sont eux qui sont les plus craintifs, ils craignent la cohabitation avec les vélos. Ce sont eux aussi qui sont le plus victimes d'accidents de la circulation avec des véhicules motorisés",.
Pour aller au-delà du constat issu du baromètre, les membres du collectif Place aux piétons ont prévu d'organiser des Assises nationales de la marche en ville, le 17 septembre prochain à Marseille.