Les organisations syndicales du CHU de Dijon jugent l'augmentation de salaire promise par Olivier Véran, le ministre de Santé, positive mais regrettent que certains personnels soignants en soient exclus.
Le 21 novembre, le ministre de la Santé et des solidarités, Olivier Véran, accompagnait Jean Castex, le Premier ministre, dans sa rencontre avec les commerçants dijonais et celle du CHU de la ville. C'est la seconde fois que celui qui a succédé à Agnès Buzyn se déplace à Dijon en quelques mois.
En mai, il était déjà venu dans le cadre de la concertation territoriale voulue pour le "Ségur de la Santé", des négociations entre le ministère de la Santé et les soignants pour améliorer leurs conditions de travail.
Ces négociations ont notamment débouché sur la décision suivante, annoncée par Olivier Véran le 13 novembre dernier : les établissements de santé français recevront 650 millions d'euros d'investissement dès janvier 2021, notamment pour s'équiper en matériel : pousse-seringue moniteurs, chariots d'urgence, brancards, lits, etc. La Bourgogne-Franche-Comté pourra compter sur 31 millions d'euros.
Aussi, et en plus des 31 millions d'euros, certains soignants vont voir, dès le mois de décembre, leur salaire augmenter de 183 euros net. Le retour du ministre de la Santé et de Jean Castex dans la capitale bourguignonne a été l'occasion pour les organisations syndicales du CHU de rencontrer Hugo Gilardi, conseiller technique santé du Premier ministre. Voila les points positifs et les griefs qu'ils ont pu exprimer.Changer le quotidien des soignants, c’est investir dans leur matériel et ainsi améliorer leurs conditions de travail.
— Olivier Véran (@olivierveran) November 14, 2020
650 millions d’€ seront consacrés en 2021 à cet investissement du quotidien. #SégurDeLaSanté pic.twitter.com/snAHRbooET
Rodolphe Gomain, secrétaire départemental UNSA Santé Sociaux de Côte-d'Or reconnait dans l'augmentation de salaire "un effort sans précédent". "Inédit", juge également Christine Pelletier, sa consoeur de la CFDT. "Ca fait plus de 15% d'augmentation pour un agent de service hospitalier au SMIC. C'est un rattrapage après des années de gel du point d'indice." Néanmoins elle alerte sur le fait que "certains salariés sont exclus des augmentations dont les salariés du secteur médico-social (par exemple les aides-soignantes à domicile, ndlr). Nous avions fait grève le 13 octobre pour cela et les discussions sont toujours en cours".
"C'est une avancée mais insuffisante" pour la CGT
François Thibaut, représentant la CGT, accueille avec moins d'enthousiasme les mesures prises par le gouvernement. "C'est une avancée mais insuffisante puisqu'on reste en dessous de la moyenne des salaires dans l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économique, ndlr)". Lui aussi regrette l'exclusion des salariés du médico-social.Enfin, pour lui, les mesures prises lors du Ségur de la Santé ne pourront pas enrayer un système hospitalier défaillant : "nous sommes loin du compte en terme d'effectifs et d'arrêt de fermetures de lits. Ce sont ces deux indicateurs qui font que nous sommes obligés aujourd'hui de confiner. L'épidémie, nous la gérons, en revanche, nous n'arrivons pas à soigner les patients. Si on avait suffisement de moyens pour les soigner, les petits commerces seraient ouverts aujourd'hui".