La cité judiciaire de Dijon a accueilli, vendredi 18 janvier, l’audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance. Une rentrée marquée par les chiffres de l'année 2018 qui reflètent une hausse de l'activité judiciaire.
Il y avait un air de rentrée à la cité judiciaire de Dijon, vendredi 18 janvier. En fin de matinée, le tribunal de grande instance a organisé son audience solennelle de rentrée. Devant le public, deux personnes ont prononcé un discours : le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais, et le président du TGI, Bruno Laplane.
Dans un contexte marqué par les manifestations des gilets jaunes, le procureur a rappelé son soutien aux gendarmes et aux policiers. "Les policiers et les gendarmes de Côte-d'Or ont interpellé 108 suspects d'infractions", a noté Eric Mathais. Parmi eux, 40 ont été immédiatement présenté à la Justice et 59 ont reçu des convocations ultérieures. "Ces chiffres, c’est de l'inédit à Dijon", a lancé le procureur de la République.
L'audience de rentrée solennelle est, dans son principe, un moment privilégié où le temps judiciaire doit s'arrêter, pour que soit close l'année écoulée, par le rapport de l'activité passée, et ouverte l'année nouvelle, par l'annonce des actions essentielles du futur. pic.twitter.com/Lcj3KxRygl
— Eric MATHAIS procureur de Dijon (@ProcureurDijon) 18 janvier 2019
De son côté, le président du TGI a notamment parlé de la "fracture numérique", qui "ne concerne pas que la justice", mais "toute la société". Selon Bruno Laplane, il faut "penser l’accès au droit au regard de cette fracture", "le numérique doit être un levier". Il a annoncé la tenue d’un colloque à l’automne pour trouver des avancées à ce sujet.
Un bilan de l’année 2018
Cette rentrée est également l’occasion de faire un bilan sur l’année 2018. Plaintes, affaires en cours, comparutions immédiates, poursuites, jugements… de nombreux chiffres ont été communiqués pour le TGI de Dijon et les tribunaux d’instance de Dijon, Beaune et Montbard.
Au total, plus de 32 000 plaintes et procès-verbaux ont été reçus au parquet. Un chiffre équivalent à celui de 2017.
Du côté des jugements, il y en a eu plus en 2018 qu’en 2017. C’est notamment le cas pour les jugements du tribunal de police : il y en a eu 635 en 2018, contre 395 en 2017 (+60%). Même chose pour les jugements correctionnels : 2291 en 2018, 1918 l’an dernier (+19%).
Certains chiffres sont en forte hausse. C’est le cas pour les comparutions immédiates pour les majeurs : en 2018, il y en a eu 146, contre 124 en 2017, soit une hausse de près de 18%. Même chose pour les convocations par procès-verbal, passant de 83 en 2017 à 120 en 2018, soit 44% d’augmentation.
Pour les mineurs, les chiffres sont également en progression. Le nombre de poursuites a augmenté de 28% (209 en 2017, 268 en 2018).
Boycott de la part de certains magistrats
Certains syndicats ont décidé de boycotter l’audience solennelle de rentrée : l’Unsa services judiciaires et l’USM (l’Union syndicale des magistrats).
Pour l’USM, le projet de loi sur la réforme de la Justice va éloigner le justiciable de la justice. "Dans les zones où les transports en commun sont insuffisants, le justiciable sera contraint à des déplacements longs et coûteux. A ce titre, on peut parler de ‘désertification judiciaire’", explique le syndicat dans un communiqué diffusé à l’entrée de l’audience.