Selon le site Topito, c'est le 10e lycée le plus beau de France. Le lycée Carnot est en tout cas une véritable institution à Dijon. L'établissement a vu passer bon nombre de personnages célèbres. Il est aussi digne d'intérêt pour son architecture, mélange de pierres, de métal et de fonte, dans la plus pure tradition de la fin du XIXe siècle.
Le lycée Carnot, ce sont dix hectares au cœur de Dijon, dédiés à l'enseignement secondaire depuis 1893.
Sans surprise, l'espace y est organisé de façon militaire, avec une cour d'honneur où on levait les couleurs chaque matin et un plan divisé en quartiers comme on le ferait dans une caserne.
Un exemple typique d'établissement de la IIIe République, dans une société qui n'a pas oublié que c'est le général Bonaparte qui a inventé les lycées et qui se prépare à affronter de nouveaux soubresauts de l'Histoire.
"Nous sommes en 1893, exactement entre la guerre de 1870 et la guerre de 1914. Ces générations-là avaient deux avenirs, si j'ose dire, être l'élite de la Nation et surtout être l'encadrement de l'armée qui ramènerait dans les bras de la France l'Alsace et la Lorraine, qui nous avaient été arrachées en 1870", détaille René Petit, le président de l'association des Anciens de Carnot.
C'est le Dijonnais Arthur Chaudouet qui a remporté le concours d'architecture lancé pour la construction du bâtiment. Sa feuille de route était alors de bâtir le seul lycée du département de la Côte-d'Or, capable d'accueillir 900 élèves en majorité internes. Des inscriptions rappellent qu'il lui a fallu imaginer bien plus que des salles de classes. Il y avait ainsi à l'époque par exemple une laverie ou des bains de pieds.
Une structure métallique
C'est aussi l'époque de l'architecture métallique triomphante, la tour Eiffel a été érigée quatre ans plus tôt. "Dans les architectures au quotidien, on veut utiliser le matériau. Ici à Carnot, on n'y échappe pas. On a un lycée qui a une structure métallique. Ce n'est pas évident quand on le regarde, mais c'est un peu comme dans les gares parisiennes. Les façades sont en pierre, et derrière vous avez une architecture métallique fantastique", indique René Petit.
Au début, l'établissement n'avait pas de nom. On le nommait le nouveau lycée de Dijon. Il sera baptisé à la suite de l'assassinat du président Sadi Carnot, mais c'est bien toute la famille Carnot qui est ainsi honorée. "Une grande famille côte-d'orienne qui a rendu à la France des services dans le domaine de la science, dans le domaine de la politique, dans le domaine militaire", rappelle le président de l'association des Anciens.
Un hôpital militaire pendant la Première Guerre mondiale
En près de 130 ans, de nombreuses personnalités – alors élèves – ont arpenté les galeries du lycée. Le prix Nobel de médecine Roger Guillemin, le résistant Raymond Aubrac ou encore le comédien Jean-Pierre Marielle.
L'histoire est ici partout. Dans des photos de la guerre de 1914-1918, on découvre l'établissement transformé en hôpital militaire.
Un monument installé dans la cour d'honneur rend hommage aux élèves et aux membres du personnel tués pendant le conflit.
"On a l'impression de faire partie d'un lycée qui a une âme réellement. On se surprend des fois à admirer encore les bâtiments. Même au bout de trente ans de carrière dans ce lycée, je suis toujours admiratif d'une petite lumière qui apparaît sur un bâtiment, de petits détails d'architecture, de choses comme ça", confie Paul Pernette, professeur de physique-chimie au lycée.
Le lycée Carnot est donc un lieu qui ne demande qu'à perpétuer sa riche histoire. Et pour cela, faisons confiance aux 2 500 élèves accueillis chaque année.