À Dijon, une association franco-libanaise organisait ce samedi 5 octobre une collecte de médicaments et un appel aux dons, pour faire face à la situation d'urgence sur place. Les médicaments seraient les produits les plus difficiles à obtenir sur place.
Depuis les bombardements du 23 septembre au Sud-Liban, la situation s'est aggravée : problèmes de réseau, coupures d’électricité, hôpitaux détruits. Les conséquences sont dramatiques pour la population libanaise. À commencer par le manque de médicaments.
Le conflit israélo-palestinien a pris une nouvelle tournure au milieu de l'été. La guerre au Proche-Orient s'aggravant, de nombreux ressortissants franco-libanais sont partis. Depuis le 23 septembre, l'armée israélienne bombarde le Sud-Liban. Le pays est face à une crise terrible et la situation humanitaire est très tendue, avec 600 morts et 1500 blessés selon l'ONU.
Fuir le pays
Depuis cet été, la vie de Marie-France et sa famille a été totalement bouleversée. Elle habitait au Liban avec son époux et leurs six enfants. Le 15 juillet dernier, la décision est prise : il leur a fallu quitter le pays.
Marie-France Semaane évoque les facteurs qui ont été déclencheurs pour quitter le pays : "Ce qui m'a décidée surtout, c'est le bruit des avions qui passaient. On ne se sentait plus en sécurité. Descendre à la capitale, c'était un stress. Déjà, on n'envoyait pas les enfants en sortie scolaire."
Sa famille habitait à 20 minutes de Beyrouth, au nord, dans la montagne. Marie-France a "anticipé la situation actuelle" et a pu partir avec quelques affaires.
Une aide urgente pour le Liban
Des médicaments, du matériel médical, et des objets de première nécessité : les Libanais "manquent de tout", comme l'explique Alberta Awad, présidente de l'Amicale des Libanais de Dijon : "Il y a des gens qui sont partis en urgence et ils n'ont pas pu prendre des affaires à eux, et qui sont malheureusement mal logés, ils n'ont pas de matelas, ils n'ont pas de couvertures. Ce qu'on fait avec notre association ici, c'est qu'on ouvre une cagnotte en ligne et on va essayer de récolter de l'argent et l'envoyer à des associations qui puissent sur place acheter le nécessaire pour ces gens-là."
Une liste de 4 pages de médicaments urgents a été établie par l'ambassade du Liban à Paris, la Présidente explique qu'elle va "faire un tri parmi les médicaments collectés, on va trier les médicaments pour les acheminer jusqu'à l'ambassade à Paris."
Bandages, compresses, ibuprofène, paracétamol, perfusions, seringues font partie des produits nécessaires demandés. Le matériel et les médicaments seront envoyés à Beyrouth et seront récupérés par l'armée libanaise qui effectuera la distribution.
L'urgence reste médicale, dans le Sud-Liban, 4 hôpitaux ne sont plus opérationnels, mais Alberta Awad explique qu'"il y a des dispensaires de la Croix-Rouge, il y a des médecins. Comme les médicaments sont devenus hyperchers, la moindre petite boîte de paracétamol servira à quelqu'un."
Des actes de solidarité qui seront bientôt visibles à plusieurs milliers de kilomètres d’ici. L’association organisera une dernière collecte de médicaments ce mercredi 9 octobre.
► Avec Lauryane Arzel