Après un week-end marqué par d’importantes précipitations, le niveau des rivières devrait se stabiliser, voire entamer sa décrue à certains endroits. La Saône-et-Loire et l’Yonne restent toutefois en vigilance rouge, jusqu'au mercredi 3 avril.
Les épisodes de crue qui ont frappé la Bourgogne ces derniers jours devraient bientôt prendre fin. De l’Yonne à la Saône-et-Loire, en passant par la Côte-d’Or et la Nièvre, aucun département n’a été épargné. “En principe, nous devrions laisser cet évènement derrière nous”, estime François Lequeu, chef technicien au centre Météo France de Dijon.
La vigilance rouge reste toutefois de mise pour la Saône-et-Loire, au niveau de la rivière Arroux, et pour l’Yonne, durement frappée par la crue de l’Armançon ce week-end. La Nièvre et la Côte-d'Or demeurent en vigilance orange.
Automne, printemps, été
Une météo peu clémente, et assez exceptionnelle pour la saison. “Ces crues sont inhabituelles en Bourgogne : elles sont également amplifiées par le fait que les sols et les sous-sols sont complètement saturés, analyse le prévisionniste. Le ruissellement a lieu en surface, plutôt qu’en souterrain.”
Par le passé, la région a déjà été touchée par des phénomènes de grande ampleur. “En 2013 pour l’Yonne, mais aussi à Autun avec la crue de l'Arroux, en décembre 1982, qui était monté à 3,79 mètres. Hier et aujourd’hui, nous avons encore dépassé ce niveau-là : nous sommes maintenant à presque 4 mètres.”
Ces épisodes de crues intenses pourraient également se répéter à l’avenir. “Ces phénomènes se manifestent plus généralement à la saison automnale, entre septembre et novembre, estime François Lequeu. Durant les prochaines années, ils pourraient survenir de manière plus fréquente, au printemps comme en été.”
Repenser l’urbanisation des villes
Le réchauffement climatique favorise ces variations de saison. Si les communes touchées par les précipitations sont sensibilisées à la prévention des phénomènes de ruissellement en surface, elles le sont bien moins en matière de crues.
“Le fait que certaines habitations soient très proches des rivières comme l’Armançon et la Saône va poser problème, souligne le responsable. Il va falloir revoir le schéma d’urbanisation des villes, et envisager de redévelopper un vrai système de haies. En reboisant certaines parties défrichées par exemple.”
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Pour se préparer au mieux à ces épisodes, le spécialiste recommande de ne pas hésiter à consulter le site de Vigicrues, chargé d’avertir la population en cas de risque de crues et d’étudier les mouvements des rivières et cours d’eau.
Un épisode de chaleur presque estival
Météo France conseille de son côté de rester chez soi et de ne pas utiliser sa voiture, ainsi que de “s’éloigner des cours d’eau, des points bas et des ponts”. En cas de crue, il convient de se réfugier “en étage” et de ne pas descendre “dans les sous-sols”.
À ce stade, François Leuqueu se veut rassurant. “Les prévisions météorologiques sont optimistes : aujourd’hui est une journée ensoleillée. Seul bémol : d’autres précipitations sont attendues demain dans la région, avec des pluies en début de matinée et des averses dans l’après-midi. Mais le temps sera au-dessus des normales de saison ce week-end.”
Météo France prévoit un temps “beaucoup plus sec” à partir de vendredi, et “de plus en plus chaud”. “On risque de battre des records de température : le thermomètre affichera entre 22° et 26° ce week-end. C’est presque estival !”, conclut le responsable.