Ce mardi 2 avril, les habitants du quartier du port du Canal à Dijon se sont réveillés les pieds dans l'eau. Certaines rues ont été totalement inondées. L'hôpital psychiatrique de la Chartreuse est également concerné.
► MISE À JOUR 15h45 : ajout du communiqué de la mairie de Dijon
2001, 2013, 2024... Tous les dix ans environ, l'Ouche, rivière d'ordinaire tranquille, connaît une importante crue. Ce mardi 2 avril, de nombreux riverains se sont réveillés les pieds dans l'eau, leurs caves inondées, dans le quartier du port du Canal à Dijon.
Des dégâts à Dijon, le niveau de 2001 atteint
"Moi, ça fait quatre fois, on commence à être habitué", relate Michel, habitant de la rue de l'Île depuis 50 ans. Une partie de cette rue a été totalement immergée au petit matin.
"Ce matin, on a eu 5-6 centimètres d'eau au rez-de-chaussée", confirme Dominique, résident d'une maison de plain-pied directement en bordure de l'Ouche. "La ville de Dijon nous a amené des sacs de sable à mettre devant le portail, mais l'eau est quand même passée par le fond du terrain. L'eau, ça passe toujours partout", philosophe-t-il.
Beaucoup d'habitants ont toujours en tête la précédente crue, celle de 2013, dont le niveau était qualifié de "cinquantenal" (qui ne se produit qu'une fois tous les 50 ans). "Là, ça va, c'est moins qu'en 2013. À l'époque, on avait 60 centimètres d'eau dans le salon !" se souvient Dominique.
C'est aussi le sentiment de Patrick, habitué du quartier et ex-gérant d'un magasin de vélo au port du Canal. "En 2013, on avait 50 centimètres d'eau dans la cave du magasin et la rue de l'Île était encore plus pleine qu'ici."
État de catastrophe naturelle
Selon un communiqué de la ville de Dijon envoyé ce mardi après-midi, les intempéries ont provoqué un pic de crue de l'Ouche "à 3,25 mètres, soit au-delà de la crue de 2001".
Cet après-midi, la rue de l'Île et la rue d'Alger restent fermées à la circulation. Une passerelle piétonne a été installée pour permettre aux riverains de passer, sans devoir faire le tour par le boulevard du Castel.
Les équipes de la ville, le service propreté et la police municipale sont mobilisés "pour nettoyer les rues, protéger les équipements électriques et atténuer les dégâts". François Rebsamen, le maire de Dijon, va demander la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle. Les habitants sinistrés sont invités à faire parvenir à leurs assurance une estimation de leurs pertes. Ils doivent le faire dans un délai de 30 jours maximum.
Le parc de l'hôpital de la Chartreuse inondé
À Dijon toujours, l'hôpital psychiatrique de la Chartreuse a aussi été victime du débordement de l'Ouche, tout comme le camping du lac Kir. La route qui passe sous le pont du boulevard Chanoine Kir est entièrement immergée.
À la Chartreuse, deux unités se sont retrouvées isolées, deux îles au milieu de l'eau. Une cellule de crise a été activée par l'hôpital. Les résidents sont en sécurité mais l'accès aux unités est compliqué : ce matin, les pompiers ont dû aider les soignants à traverser.
Le parc de la Colombière a aussi subi des dégâts ; les animaux ont été évacués et l'accès au public est fermé. Les abords de Dijon sont également touchés. "On s'est promené hier entre Dijon et Velars-sur-Ouche, on a dû quitter la piste cyclable qui était impraticable et Velars était coupée en deux !" affirme Patrick. Ce lundi 1er avril, l'équipe de France 3 a également pu constater, en longeant l'Ouche sur l'A38, que des prairies entières étaient devenues de véritables lacs, au niveau de Velars, Fleurey et Sainte-Marie-sur-Ouche.
La décrue se poursuit ce mardi après-midi à Dijon. Amorcée à 2 heures du matin dans la nuit de lundi à mardi, elle sera lente : à 6 heures du matin, l'Ouche était encore haute de 3,11 mètres, selon la ville de Dijon.