INTERVIEW. Covid-19 : "Le taux d'occupation des lits est proche de 100%" au CHU de Dijon

Le centre hospitalier universitaire de Dijon est le plus gros hôpital de Bourgogne-Franche-Comté. Il traite actuellement 86 patients contaminés par la Covid-19, dont 26 en réanimation. Interview avec Florent Cavelier, secrétaire général du CHU.

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Quelle est la situation actuellement à l'hôpital de Dijon ?

Florent Cavelier : La situation est actuellement tendue. À l'heure où je vous parle, nous avons 86 patients qui sont hospitalisés pour pathologie à la Covid-19, dont 26 patients en réanimation.


Est-ce que vous êtes prêts ?

Alors bien évidemment, on ajuste en permanence notre dispositif. Actuellement, nous faisons face à un taux d'occupation des lits qui est assez fort, y compris pour des patients qui ne relèvent pas de la pathologie Covid-19. Et également un flux d'accueil des patients Covid-19 qui augmente.

Donc nous nous sommes préparés en conséquence depuis déjà plusieurs semaines, plusieurs mois. Et nous ajustons notre dispositif.
 

Nous allons activer à la demande de l'Agence régionale de santé notre niveau 3 de plan de mobilisation. Cela suppose notamment des déprogrammations chirurgicales pour toutes les opérations qui ne relèvent pas d'une perte de chance.



Toutes les opérations qui seraient urgentes ou non différables au risque de perte de chance, nous les prendrons en charge bien évidemment. Soit dans les blocs opératoires du CHU, soit avec les établissements publics et privés de santé du territoire, qui mettront à disposition des blocs opératoires pour nos équipes chirurgicales, afin que nous puissions assurer la continuité de la prise en charge.

Par exemple, le centre Georges-François Leclerc pour le cancer va nous mettre à disposition un bloc-opératoire, on fera venir nos équipes. De même que la clinique Bénigne Joly de Talant.


Vous dites que le taux d'occupation est important. De combien est-il ?

Le taux d'occupation des lits est proche de 100% actuellement au CHU.


Comment allez-vous faire s'il y a un afflux de patients ?

La réponse territoriale est un élément très important. C'est-à-dire qu'avec l'ensemble des établissements du territoire, nous allons bien évidemment faire en sorte de transférer les patients de manière totalement sécurisée pour assurer les continuités de prise en charge.

Et puis nous allons également upgrader nos dispositifs. En particulier, parce que nous avons ce flux de patients atteints de la pathologie Covid-19. Nous avons, dans notre plan de mobilisation, cette possibilité d'augmenter nos capacités. De les porter, notamment pour les réanimations, à plus d'une centaine de lits. Aujourd'hui nous sommes à une cinquantaine de lits mobilisés sur notre palier 2 de mobilisation.

Sachant que nous prenons les patients atteints de la Covid-19 et également ceux qui nécessitent des soins chirurgicaux de réanimation lourds. Aller en réanimation n'est jamais anodin, en particulier actuellement. Nous maintenons également ces soins critiques pour des pathologies autres que la Covid-19.


Est-ce que ce sera satisfaisant ? Les annonces faites mercredi prévoient des chiffres assez catastrophiques dans les dix à quinze jours qui viennent. Est-ce que, même en doublant vos capacités, ce sera suffisant ?

Nous l'espérons bien sûr. Ensuite, on espère que les mesures gouvernementales qui ont été prises hier, en particulier le confinement, permettront d'aplatir la courbe et justement de nous permettre cette bouffée d'oxygène pour que nous puissions prendre en charge dans les meilleures conditions l'ensemble des patients. 

Et je le répète, il y a bien évidemment les patients atteints de la Covid-19, mais il y a également les autres patients pour lesquels on ne peut se résoudre à accepter des pertes de chance.


Est-ce que vous êtes bien pourvus en matière de matériels et d'effectifs ?

Au niveau des matériels, nous sommes aujourd'hui très bien pourvus. Nous n'avons jamais manqué de matériels en vague 1. On avait eu aussi des élans de générosité, des dons importants. Nous n'avons eu de cesse de renforcer nos masques, nos équipements de protection individuelle. Donc nous n'en manquons pas actuellement. Tout comme les respirateurs, on en a un nombre important et suffisant.

Ensuite, on peut augmenter les capacités de réanimation. Mais il faut aussi qu'il y ait les professionnels de santé qui puissent derrière assurer 24h sur 24 le fonctionnement de ces lits. De ce point de vue là, nous notons un peu d'absentéisme. Mais nous ferons face en nous organisant au mieux pour accueillir l'ensemble des patients.

Cela signifie que, par exemple sur les déprogrammations chirurgicales des activités qui ne relèvent pas de la perte de chance, nous allons pouvoir récupérer des ressources humaines qui parfois sont déjà formées. Nous avons déjà formé lors de la vague 1. Elles vont pouvoir aller renforcer les équipes de réanimation, de médecine.


La formation est-elle suffisante ?

Pour le CHU, nous avons mis en place un dispositif de formation assez conséquent, avec à la fois le centre de formation aux soins d'urgence, mais également une unité de simulation médicale. Elle permet de donner une formation de base solide pour l'ensemble des personnels soignants qui sont amenés à venir renforcer nos équipes de réanimation.

Nous disposons également d'une réserve sanitaire, comme nous l'appelons. Elle est composée de personnels volontaires de l'hôpital. Ce sont des infirmiers, des médecins qui se sont formés aux techniques de réanimation, à la fois durant la vague 1 mais également ensuite une fois que cette vague était retombée.

Nous n'avons eu de cesse de former. Et ces professionnels volontaires seront également des renforts extrêmement précieux pour nos réanimations et nos unités de médecine.
 

 
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