INTERVIEW. François Rebsamen, sur les trafics de drogue : "il faut plus de policiers, taper au porte-monnaie"

Invité du 12/13 ce lundi 3 octobre, le maire de Dijon, François Rebsamen réagit à la note sur les trafics de drogue qui a fuité ce week-end. Il estime que le ministère de l'Intérieur met à disposition des moyens de lutte contre les réseaux et demande une application des peines plus rapide.

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Ce week-end, nous vous avions parlé d'un document de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), publié par nos confrères du JDD, qui révèle la professionnalisation des réseaux de trafiquants de drogue à Dijon (Côte-d'Or). La Cité des Ducs est présentée comme une plaque tournante du narcobanditisme.

Suite à la parution de la note, le maire de la commune François Rebsamen, était l'invité de notre édition du 12/13 ce lundi 3 octobre. Pour rappel, le document décrit le développement de la vente de cannabis, d'héroïne et de cocaïne dans la ville, inspiré notamment des moyens logistiques mis en place à Marseille.  Il explique ainsi : "Les tenants des réseaux ont acquis une organisation de business consolidée qui se ressent sur la façon de s’approvisionner, de vendre, de recruter, d’évacuer et réinvestir leurs profits".

Malgré les renforts de police et les actions menées, sommes-nous obligés de nous résigner à voir ces trafics continuer voire prospérer ?

François Rebsamen : Je voudrais dire que cela ne concerne pas que la ville de Dijon. Dijon est citée mais parmi d'autres villes. Des villes qui ont l'habitude d'être plus connue pour la tranquillité que le trafic de drogue. Prenons l'exemple d'Angers. Ce phénomène a envahi les principales villes-moyennes. 

Quelles sont les raisons de l'accélération du phénomène ? 

D'abord il peut y avoir une saturation du réseau sur Paris et sur Marseille. D'autre part, il y a de la demande des consommateurs dans toutes les villes. Ce phénomène est connu. Nous avons la loi la plus répressive en la matière, mais nous sommes l'un des pays où il y a le plus de consommation. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. La lutte contre les trafics de drogue relève de la police nationale. Et nous sommes informés par l'intermédiaire de fuite de notes. J'aimerais être directement associé. Ça fait un moment que je dénonce cela. 

La police fait-elle toujours peur aux trafiquants ?

Il en faut plus. Il faut démanteler plus. C'est l'ensemble de la chaîne pénale qui ne fonctionne pas. La sanction, ce sont les magistrats. Il faut en la matière que les peines données s'appliquent tout de suite. On ne peut pas renvoyer le jugement à 9 mois ou un an. La peine n'a plus aucune valeur à ce moment-là.

Les moyens supplémentaires mis à disposition n'ont pas suffi ?

Il y a eu des renforcements de moyens policiers. On vient de nous annoncer qu'il y aurait une unité de gendarmerie mobile supplémentaire. Je félicite le ministre de l'Intérieur de prendre ces dispositions. 13 000 postes de policiers et gendarmes ont été supprimés sous Nicolas Sarkozy. Ça ne se rattrape pas comme ça ! Sous Hollande, il y a créations de policiers. Sous Emmanuel Macron, il y en a. On compense ce qui est a été perdu. Un effort est fait en ce moment.

Il faut qu'il y ait plus de policiers, plus d'actions de police. Avec les moyens dont ils disposent, ils font le maximum. Je leur rends hommage pour ça. Mais c'est long à démanteler. Il faut aussi que les services financiers s'y mettent. Il faut taper au porte-monnaie. C'est comme ça que ça va fonctionner. Il faut que la justice soit plus rapide, donc il faut plus de magistrats. Et il faut plus de prévention pour éviter que des jeunes ne sombrent dans la drogue.

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