INTERVIEW. Infirmiers libéraux en colère : une manifestation "choc" prévue à Dijon pour ne pas disparaître

Ce jeudi 16 mai, le Collectif des infirmiers libéraux en colère a décidé de faire une action “choc” à Dijon, place du théâtre à 20 heures. Les infirmiers libéraux avaient déjà donné de la voix en montant à Paris le 4 avril dernier, pour être reçus au Ministère de la Santé.

Une action “choc” est prévue place du théâtre à Dijon à 20 heures jeudi soir. Selon Anne-Gaëlle Kramer, infirmière libérale à Longvic (Côte-d'Or) et membre de la coordination Bourgogne-Franche-Comté du collectif des infirmiers libéraux en colère, “on sera 30 villes de France à jouer le jeu à la même heure. On fait une action sur une bande-son, avec quelques références à la période du Covid”. L’infirmière promet “quelque chose de très visuel”. Nous lui avons posé 3 questions autour des revendications et avancées du mouvement.

Depuis la rencontre avec le ministère de la Santé le 4 avril dernier, quels sont encore les points de blocage ?

Anne-Gaëlle Kramer : "Dans tout ce qu’on a demandé, ils nous ont apporté des réponses. La seule chose qui nous dérange, c’est que cela ne va pas arriver vite. Si on part vraisemblablement dans des négociations en octobre, ça sera signé en fin d’année pour une application 6 mois plus tard, cela nous amène à presque un an à partir de maintenant. D’ici là, on sait qu’il y a des cabinets d’infirmiers libéraux qui vont fermer, certains ferment déjà. Les charges ont explosé, on arrive à 138% de plus (assurances, prévoyance, carburant …) Il y a une refonte à faire de notre métier, notre nomenclature des actes n’a pas été révisée et il y a énormément de soins ou d’actes qui ne sont pas payés."

Quelles ont été les avancées dans les discussions ?

A.G. K. : "Des groupes de travail ont été mis en place et il y a déjà eu trois réunions qui se sont déroulées. Les négociations tarifaires avec la CNAM (Caisse nationale d’Assurance Maladie) sont normalement prévues en 2026, on nous a promis qu’il s’en tiendrait une en octobre prochain ! Sur le plan de la mobilisation du mouvement, nous avons maintenant 5 syndicats infirmiers sur 6 qui nous suivent. On va vraiment pouvoir travailler comme il faut. Mais seulement 8% des infirmiers libéraux sont syndiqués."

Y-a-t-il une volonté au Ministère de faire un état des lieux de la profession ? 

A.G. K. "Oui, le ministère a promis un audit. Mais avons rappelé qu’il n’était pas nécessaire d’en faire, il avait été fait en 2020 avec la Carpimko (la caisse de retraite des infirmiers libéraux ndlr)."

Des travaux en cours, et des avancées locales ?

A.G. K. : "Les groupes de travail sont en cours, avec des avancées sur les négociations locales : on avait été reçus par le Directeur de la CPAM de Côte-d’Or au mois de février au moment de notre action. Il y a eu des groupes de travail départementaux créés sur la revalorisation de la nomenclature de nos actes. Par exemple, sur le site internet de la CPAM, la partie réservée aux professionnels va comporter une session pour les infirmiers pour qu’on puisse s’y retrouver dans des problèmes de quotation, de réglementation… Un outil informatique va être mis en place pour nous aider.”

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