INTERVIEW. Le sabreur dijonnais Boladé Apithy vise l'or aux JO de Tokyo malgré le contexte

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Préparation chamboulée, incertitude sur la tenue des Jeux, présence ou non des spectateurs... Boladé Apithy tente de faire abstraction du contexte particulier de cette compétition. Le sabreur dijonnais se focalise sur son objectif olympique : décrocher une médaille, si possible en or. Interview.

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A deux mois des JO de Tokyo, quelles sont vos ambitions ?

J'ai gagné deux manches de Coupe du monde l'an dernier (ndlr à Montréal en janvier 2020 et Varsovie en février 2020). L'objectif, c'est d'essayer de faire aussi bien. Et aussi bien, c'est la médaille d'or! Je me prépare, je fais tout pour y arriver même si je sais que cela sera très compliqué. Ça va se jouer à pas grand chose car le niveau entre les quinze premiers mondiaux est très serré. Tout le monde peut battre tout le monde. Le vainqueur sera celui qui sera le plus en forme mais aussi celui qui aura le mieux géré toute cette attente sans compétition avant les Jeux, le contexte. Ça va beaucoup se jouer dans la tête, il faudra envoyer la sauce !

Comment se passe votre préparation ?

Il y a trois mois, j'ai quitté l'INSEP de Paris pour m'entraîner à Orléans dans l'académie privée de Christian Bauer. C'est le meilleur entraîneur au monde, le plus titré. Je me prépare avec Sandro Bazadzé qui est également qualifié aux Jeux pour la Géorgie. Il est le 7e mondial, je suis le 6e. On se tire vers le haut ! Les journées sont chargées : je m'entraîne de 8h à 15h. C'est très dur. Mais j'avais besoin d'un nouvel élan, d'une dynamique positive après que l'équipe de France de sabre a raté sa qualification pour les JO. C'était à Budapest en mars dernier. Après ça, trois de mes collègues, partenaires d'entrainement à l'INSEP, ont raccroché. On m'a dit "tout changer si près des JO, c'est risqué". Pour moi, ne rien faire, c'est ça qui était risqué. J'avais besoin de casser la spirale négative, la déception ressentie après l'échec en équipe.

Le manque de compétitions vous handicape-t-il ?

C'est vrai qu'on a des indicateurs à l'entraînement qui nous permettent de savoir où en est, ce qui reste à travailler. Mais ce n'est pas pareil. Je participe ce week-end au trophée de sabre de Strasbourg (ndlr du 22 au 25 mai 2021), c'est ma première compétition depuis longtemps. L'enjeu, pour moi, c'est de retrouver la pression de la compétition, mon rituel pour ce genre de journée. 

Le Japon a placé le pays en état d'urgence en raison du rebond épidémique dans le pays. On ne sait pas encore avec certitude si les Jeux auront bien lieu cet été. Est-ce que tout cela vous pèse ?

Je suis dans ma bulle d'entraînement et j'essaie de ne pas écouter tout ce qui se raconte. L'autre jour, je voyais à la télé que les Japonais ont remis au CIO (Comité international olympique) une pétition contre la tenue des Jeux avec 350 000 signatures. J'ai zappé ! Ma compétition est prévue le 24 juillet, je me prépare pour être performant le 24. Annulation ou pas, public ou pas... je ne me pose pas la question.

Une chose est sûre, l'ambiance sera moins festive. Le protocole sanitaire sera sans doute très strict, les déplacements des athlètes contraints. Sans parler de l'absence possible de spectateurs dans les stades. Dommage, non ?

C'est sûr que ce serait dommage si la compétition se déroulait à huis clos. C'est mieux avec du public ! Mais franchement si je suis médaillé olympique, ce n'est pas l'absence de spectateurs que je retiendrais. Les à-côtés aux JO, c'est aussi très sympa. Aller voir des compétitions, encourager les membres de l'équipe de France, ça fait partie du charme. Mais j'ai déjà vécu ça à Londres en 2012. Quant à la cérémonie d'ouverture, j'ai déjà prévu de ne pas y aller vu que je tire le lendemain. Non, ce qui me chagrine le plus, c'est de devoir rentrer en France 48h maximum après ma compétition. Du coup, je ne pourrai pas encourager ma compagne, sabreuse comme moi, qui s'est qualifiée pour les Jeux en individuel et par équipe. Ça, ça sera mon vrai regret !

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