"Je ne suis pas considérée, épuisée et sous-payée" : en grève, les greffiers affichent leur colère

Publié le
Écrit par Benoit Jacobo

Les syndicats ont appelé les greffiers à une grève nationale ce lundi 3 juillet, pour dénoncer un projet de revalorisation salariale largement insuffisant à leurs yeux. Contre "le mépris", une quarantaine de robes noires se sont rassemblées devant la Cité judiciaire de Dijon.

En robe noire, chacun avec une petite pancarte et des mots cinglants. Devant la cité judiciaire de Dijon, ce lundi 3 juillet, les greffiers sont une quarantaine à tourner le dos, comme pour mieux symboliser la reconnaissance dont ils s'estiment privés. En cause : un projet de revalorisation salariale jugé insuffisant, qui ravive un sentiment de mal-être général, prégnant depuis plusieurs années.

Les manifestants se disposent en arc-de-cercle et énoncent leurs griefs contre le ministère de la Justice, comme les attendus d'un procès. "Moi, je gagne au maximum 2000€ nets par mois, explique Mélissa d'Ancona, greffière au tribunal judiciaire de Dijon. Et c'est quand je fais des gros mois, avec des heures supplémentaires. En début de carrière, c'est 1680€ net".

Souffrance au travail "insupportable"

Sur les pancartes est résumé le sentiment général : "pas considéré, épuisé, et sous-payé". "Nos conditions de travail sont déplorables, poursuit Mélissa d'Ancona. On est en manque d'effectif chronique. On préfère prendre des contractuels qu'on a "CDIsé" plutôt que de former des greffiers qui ont des compétences très particulières. On a d'ailleurs une école pour ça à Dijon, l'ENG, l'Ecole nationale des greffes".

Au coeur des discours, la souffrance au travail, devenue "insupportable". Et le sentiment que les promesses du Garde des Sceaux sont restées lettres mortes. "Le ministère de la Justice nous a sorti une grille indiciaire qui date de 2018, déjà refusée par les conseillers pénitentiaires de probation, explique Françoise Monnot, greffière à Dijon, au micro de notre reporter Sylvain Bouillot. Une grille B+, alors que le ministre nous avait promis une grille A. L'absentéisme devient galopant... On a de plus en plus de collègues qui demandent des détachements, et on ne peut pas leur en vouloir".

La mobilisation des greffiers a débuté il y a 2 semaines, hors de tout cadre syndical. De son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers avait augmenté de 12% en 3 ans.

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