À la veille de l'été, les personnels hospitaliers veulent interpeller autorités publiques et de santé sur l'urgence de recruter de nouveaux salariés. En souffrance et en flux tendu depuis plusieurs années, ils craignent de ne pouvoir assurer les soins dans la période estivale.
Les journées de mobilisation se suivent et les messages d'alerte des personnels hospitaliers se ressemblent. La journée d'action nationale du mardi 20 juin lancée par quatre des cinq principaux syndicats hospitaliers vise à réclamer des hausses de salaires, de meilleures conditions de travail et surtout "l'arrêt des fermetures de lits". Comprenez "le recrutement ou le maintien de personnels pour pouvoir s'occuper de patients qui eux-mêmes occupent des lits". En pratique, il s'agit de rassemblements unitaires locaux.
Une journée de mobilisation nationale
À l'hôpital du Nord France-Comté à Trévenans près de Belfort, l'Intersyndicale CFDT, CGT, CNI (Coordination syndicale infirmière) et FO appellent les salariés à la grève et à se retrouver vêtus de leur blouse blanche sur le parvis de l'établissement.
"Pour désengorger les urgences, explique Mélanie Meier, secrétaire de section CFDT de l'Hôpital Nord Franche-Comté, nous ajoutons un deuxième lit dans les chambres censées n'en contenir qu'un. Cela fait jusqu'à trois, quatre, cinq lits supplémentaires par service."
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"Certes, des choses sont tentées, poursuit l'aide-soignante, comme la réouverture d'urgence à la clinique de la Miotte de 8h à 20h, mais quid des nuits et des week-ends ? Nos salaires ont tous été augmentés de 190 € nets par mois et les grilles réévaluées, mais on n'arrive pas à recruter et surtout à garder les personnels ! Car il est impossible de prendre plus de 15 jours de congé en été, on peut travailler de jour comme de nuit la même semaine, on peut être rappelé à tout moment pour pallier l'absence d'un collègue...Tout le monde est pressé comme des citrons. Et, on perd notre empathie et notre bienveillance. Alors oui, sur le papier, il y a des améliorations, mais elles dépendent trop du recrutement...qui ne vient pas."
La solution du "cumul emploi-retraite"
Ironie du calendrier, l'Hôpital Nord Franche-Comté et le Centre Hospitalier de Soins de Longue Durée du Chênois communiquent ce lundi 19 juin sur leur volonté de recruter des praticiens et infirmiers retraités dans le cadre du cumul emploi-retraite.
"Ce dispositif permet de cumuler la pension de retraite avec les revenus d'une activité professionnelle. Ce cumul peut être intégral ou partiel. Les infirmiers et les médecins peuvent travailler en cumul emploi-retraite jusqu’à 72 ans", précise le communiqué. Une rencontre est organisée ce jeudi 22 juin à 16h avec la directrice des soins, la directrice adjointe des ressources humaines et des médecins, infirmière et aide-soignante en cumul emploi-retraite à l'Hôpital Nord Franche-Comté.