L'entreprise Symone, basée à Dijon (Côte-d'Or), s'est lancée dans la création d'un bus qui transportera aussi bien des voyageurs que leurs voitures ou motos. Un projet qui vise notamment à réduire l'impact environnemental du trafic autoroutier.
Un week-end dans le sud, de la fatigue et des bouchons sur la route. Et deux amis qui aimeraient pouvoir rentrer chez eux, à Dijon, en Côte-d'Or, sans passer des heures derrière le volant. Cette histoire, celle de l'inévitable retour des congés, on l'a tous déjà vécue - et on la vivra tous sûrement encore. À moins que... ? Car Yoann Lacombe et Romain Coispine, les deux amis en question, ont peut-être trouvé une solution. Avec leur société Symone, ils planchent depuis plusieurs années sur un projet qui pourrait bien révolutionner le trafic autoroutier. Un bus qui, en plus de transporter des passagers, acheminerait également leurs véhicules.
"Les bus Symone, c'est une innovation notamment pour les millions d'automobilistes qui prennent leur véhicule parce qu'ils n'ont pas d'autre choix", explique Yoann Lacombe, aujourd'hui directeur général de l'entreprise. "On vise les automobilistes et motards qui font de longs trajets. Avec cette innovation, on pourrait leur permettre de faire autre chose que passer trois, quatre ou cinq heures à conduire."
Alors, comment ça marche ? À l'intérieur du bus, toutes les commodités nécessaires, des sièges "tout confort", un accès Wi-Fi et même la possibilité de se restaurer. "Vous réservez votre trajet sur l'application mobile et le jour J, vous embarquez en amont du péage d'autoroute sur votre trajet", détaille l'entrepreneur.
"Là, c'est un chauffeur professionnel qui embarque votre véhicule sur le bus. Et une fois que vous êtes à destination ou proche, vous le reprenez et vous terminez votre trajet." 20 passagers pourront prendre place dans le car, pour six à neuf voitures ou motos.
Réduire les émissions de CO2, les accidents...
Outre cette volonté de permettre aux automobilistes de mieux employer leur temps, Symone cherche aussi à "décarboner" le trafic routier. Pour rappel, le secteur des transports était responsable, en 2019, de 31% des émissions de gaz à effet de serre en France, soit environ 136 millions de tonnes de CO2.
Les bus fonctionneront à l'hydrogène vert, le "carburant" le moins polluant d'après Yoann Lacombe. "Pour des poids lourds, c'est aussi le plus avantageux en termes d'autonomies et de temps de recharge : environ 15 à 20 minutes."
Autre objectif : lutter contre les accidents. "Ce n'est pas la raison principale, car on sait que les autoroutes sont une voie assez sûre. Mais si on peut y contribuer, tant mieux." Mercredi 1er février, la Sécurité routière a d'ailleurs dévoilé les chiffres de la mortalité sur les routes en 2022, et le bilan n'est pas bon : 3 260 personnes ont perdu la vie cette année-là, un niveau comparable à celui d'avant-pandémie.
Un prototype en 2024
Si vous souhaitez vous-mêmes emprunter ces bus du futur, il faudra vous armer d'un peu de patience. Le premier prototype ne sera pas mis en service avant l'été 2024, à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris. "On veut montrer que la France est capable d'innover", sourit Yoann Lacombe. Le développement ira ensuite crescendo, avec une industrialisation prévue pour 2025 ou 2026.
C'est l'axe Paris-Lyon-Méditerranée qui sera desservi en premier, "parce que c'est le plus dense et c'est là où les stations d'hydrogène sont déjà en place". Mais l'entreprise dit avoir de nombreuses demandes pour se déployer dans le Grand Est ou relier l'ouest et l'est du pays.
"L'idée est dans un premier temps de couvrir le territoire français. C'est largement faisable en deux ou trois ans. Ensuite, couvrir l'Europe et pourquoi pas après d'autres pays pertinents, comme les États-Unis ou l'Australie." En voiture Symone !