Quatre partis de gauche s'allient pour les élections législatives en Bourgogne-Franche-Comté. La France insoumise, Europe Ecologie-Les Verts, le Parti communiste et le Parti socialiste se sont entendus pour ne présenter qu'un seul candidat dans les 27 circonscriptions de la région. Etat des lieux.
En attendant la validation par le Conseil national du Parti socialiste ce jeudi 5 mai au soir, les partis de gauche se dirigent vers une large union pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochains.
Au niveau national, sur 577 circonscriptions, Europe Ecologie-Les Verts présentera des candidats dans une centaine de circonscriptions, le Parti socialiste en a obtenu 70 et la Parti communiste 50. Ce qui laisse un peu plus de 350 circonscriptions à La France insoumise et l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, premier des candidats de gauche à l'élection présidentielle (22% au premier tour).
En Bourgogne-Franche-Comté, les circonscriptions ont été réparties ainsi:
- 17 circonscriptions pour La France insoumise
- 5 pour Europe Ecologie-Les Verts
- 4 pour le Parti communiste
- 1 pour le Parti socialiste
Cette répartition inspire plusieurs réflexions:
- Premier constat, flagrant: le seul parti qui a une députée sortante, en l'occurrence le Parti socialiste de Cécile Untermaier, n'obtient qu'une seule circonscription, celle de ladite députée, la 4e de Saône-et-Loire. Rappelons que le conseil régional est présidée par une socialiste, Marie-Guite Dufay, réélue en juin 2021 à la tête d'une liste d'union de la gauche (PS-PCF-PRG-EELV).
- Europe Ecologie-Les Verts, avec 5 circonscriptions, s'en sort bien et misera sur son électorat urbain. EELV a obtenu des circonscriptions incluant tout ou partie de grandes villes: Dijon, Besançon, Mâcon, Auxerre et Dole. Soulignons que le parti écologiste veut investir un candidat non encarté, le boulanger Stéphane Ravacley, à Besançon, la seule ville qu'il dirige dans la région (2e circonscription du Doubs, Besançon-Ornans).
- Avec quatre candidats, le Parti communiste obtient près de 15% des circonscriptions de la région, mais elles sont difficilement gagnables. Deux d'entre elles font partie des 4 pires totaux de gauche en BFC au premier tour de la présidentielle (voir infographie ci-dessous).
- La France insoumise et l'Union populaire de Jean-Luc Mélenchon, avec 17 circonscriptions sur 27, se taillent la part du lion et devraient pouvoir se qualifier pour le second tour dans un grand nombre de circonscriptions. LFI présentera ainsi des candidats dans 7 des 10 circonscriptions qui ont le plus voté à gauche au premier tour de la présidentielle. L'insoumise Séverine Véziès, candidate dans la première circonscription du Doubs (Besançon - Saint-Vit) aura une belle carte à jouer, d'autant plus que la sortante LREM Fannette Charvier ne sera pas candidate. Dans cette circonscription, les quatre candidats de gauche ont réuni 34% des électeurs au premier tour de la présidentielle (meilleur total de la région).
Le spectre des candidatures dissidentes
"Bien sûr qu'on va les mettre". Ce premier fédéral PS de Bourgogne-Franche-Comté, opposé à l'accord avec La France insoumise, évoque sans détour la perspective de candidats socialistes dissidents: "Ce que veut Mélenchon, c'est que le PS soit le sucre dans le café et qu'il se dissolve. Mais la vraie volaille socialiste ne se laisse pas plumer sans combattre".
Evidemment, le PS de Bourgogne-Franche-Comté peut se sentir lésé, mais c'est aussi la délégation PS nationale qui a privilégié d'autres circonscriptions lors des négociations avec les Insoumis. On a même trouvé des caciques socialistes régionaux qui se félicitaient de cette large union le matin avant de la condamner l'après-midi, une fois la répartition des circonscriptions connues. Comme si la candidature du voisin, du copain diraient certains, importait davantage que l'accord national. Une union qui, d'après les enquêtes d'opinion, est d'ailleurs plébiscitée par l'électorat de gauche.