Père et fils, Cyril et Lucas Colin viennent d'obtenir en binôme la deuxième place des championnats du monde de parachutisme artistique. Les Dijonnais terminent derrière les États-Unis mais battent l'autre équipe de France qui était tenante du titre.
Des Dijonnais qui sont sur un petit nuage. Au sens propre comme au sens figuré. Cyril et Lucas Colin sont père et fils. Avec leurs mâchoires carrées, leurs regards rieurs et leurs coupes de cheveux dégradées, difficile ne pas voir rapidement leur ressemblance frappante.
En binôme, ils pratiquent le parachutisme artistique et s'entraînent notamment à Longvic (Côte-d'Or). Une discipline qui consiste à réaliser une chorégraphie dans les airs, à 250 km/h pendant 45 secondes, après s’être élancé à plus de 4 000 mètres d’altitude d’un avion. La performance filmée en direct est ensuite notée selon des critères sportifs et esthétiques.
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La semaine dernière, c’était les championnats du monde de la discipline à Eloy, aux États-Unis, avec les 10 meilleures équipes de la planète. Pour leur première participation en duo, Cyril et Lucas sont parvenus à glaner la deuxième place du podium. Ils terminent donc vice-champions derrière les États-Unis et battent l’autre équipe de France, qui était championne du monde en titre.
600 sauts réalisés ensemble cette année
Dans le binôme qu'ils forment, Lucas réalise les acrobaties et enchaîne les looping, tel une marionnette suspendue dans le ciel. Cyril, lui-aussi dans les airs, tourne la vidéo qui permet de noter la performance.
"On savait que les Américains étaient très forts, avec plus de 1 000 sauts réalisés cette année. Nous on en avait fait 600. Ils ont sorti des sauts parfaits, ils méritent largement. Derrière, on s'est tiré la bourre avec l'autre équipe de France. Nous on visait la troisième, quatrième ou cinquième place. Finalement, on les bat de peu. On a créé la surprise", commente Cyril Colin.
La fierté est là. Mais je suis surtout content pour Lucas. Ça le lance bien dans sa carrière. Je vais le laisser profiter maintenant.
Cyril Colin, vice-champion du monde
La performance prend une saveur particulière car Lucas Colin, qui aura 20 ans en décembre prochain, vivait ses premiers championnats du monde. Celui qui a longtemps pratiqué la gymnastique a commencé la compétition en parachutisme il y a deux ans seulement. Par ailleurs, c'est la première fois qu'un père et son fils arrivent à ce niveau de pratique.
Leur dernière compétition en duo
"Il a marqué les esprits. Les Américains sur place nous ont dit que c'était super bien et inattendu. L'Américain champion du monde qui a réalisé les chorégraphies a 35 ans et 8 ans de compétition", détaille Cyril, qui s'était qualifié avec son fils pour ces Mondiaux lors des championnats de France que nous avions suivi en août dernier.
Il y a deux ans, Cyril Colin, déjà sacré champion du monde de Freestyle en 2008, avait pris sa retraite. Mais lorsque son fils s'est lancé dans la compétition, il est revenu sur sa décision et l'a accompagné dans sa progression. Après cette deuxième place aux Mondiaux, il tirera définitivement sa révérence.
"J'ai la sensation d'avoir fait le boulot. Je vais être spectateur désormais. Lucas n'oublie pas le plaisir. Il est humble, posé et sensé. C'est un compétiteur. On est rentré dimanche. Lundi, il était déjà à l'entraînement !".
Lucas Colin, qui est également athlète de haut niveau pour l'armée, au bataillon de Joinville, se prépare pour d'autres championnats du monde. Le jeune homme pratique en effet la soufflerie, la chute libre en salle. "C'est une machine, il ne rechigne jamais", salue son père. Voilà donc un jeune homme qui arrive à la fois à avoir la tête dans les airs et les pieds sur terre.
