Une reconstruction à l'identique ou non ? Le débat après l'incendie de Notre-Dame de Paris n'est pas encore tranché et chacun fait entendre sa voix. Un cabinet d'architectes dijonnais penche pour un projet résolument contemporain, avec une toiture vitrée et une flèche en acier.
Après l'incendie à la cathédrale Notre-Dame de Paris, la question de la reconstruction est dans toutes les têtes. Le Premier ministre a annoncé mercredi une série de mesures pour tenir le "défi immense" de rebâtir Notre-Dame de Paris en cinq ans lancé la veille par Emmanuel Macron.
Concernant la flèche effondrée, un concours international d'architectes sera lancé. Il devra "trancher la question de savoir s'il faut reconstruire une flèche, s'il faut la reconstruire dans les mêmes conditions, à l'identique" de celle imaginée par Eugène Viollet-le-Duc au 19e siècle, "ou s'il faut (...) se doter d'une nouvelle flèche adaptée aux techniques et enjeux de notre époque", indiquait ainsi Édouard Philippe.
Une reconstruction à l'identique "serait certes réconfortante mais catastrophique d’un point de vue intellectuel", estime le cabinet d'architectes dijonnais Godart + Roussel, qui a diffusé sur sa page Facebook ce jeudi 18 avril deux esquisses d'un projet résolument contemporain pour rebâtir l'édifice.
Ce projet "ne se fera certainement jamais"
"L'œuvre de Viollet-le-Duc n’était-elle pas déjà une transgression de l’architecture gothique sur laquelle son ouvrage s’appuyait ? N’a-t-il pas réussi à magnifier la cathédrale en lui octroyant un dialogue divin entre deux époques différentes ?", indique le cabinet qui a imaginé une toiture vitrée et une flèche en acier pour remplacer ce qui a brûlé."Ce nouveau projet aurait également vocation à modifier la connaissance que nous avons de la cathédrale en rendant sa toiture accessible au public. On découvrirait alors dans ce nouvel étage des vestiges de l’ancien monument, des explications sur l’histoire de Notre-Dame, des photos et des vidéos d’archives. À la croisée du transept, en lieu et place de l’ancienne flèche, le plancher vitré s’ouvrirait sur l’église en contrebas en nous rappelant qu’à cet endroit trônait une des plus belles oeuvres de Viollet-le-Duc", détaillent les architectes.
Le cabinet le reconnaît, "le projet que nous vous proposons ne se fera certainement jamais […] Mais nous espérons que cette image aura le mérite de nous interroger sur la façon dont nous voulons faire le deuil de Notre-Dame."