"On a besoin d'environ 400 000 euros pour 2025" : le casse-tête des banques alimentaires pour trouver suffisamment de nourriture

Face à l'augmentation du nombre de demandeurs et la baisse des quantités de nourriture données par les supermarchés, les banques alimentaires se retrouvent en grande tension. Il leur faut donc trouver de nouvelles alternatives. Illustration en Bourgogne.

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"Quand on voit un camion comme ça, on est forcément déçu", soupire Olivier Samier, responsable de l'antenne de Dijon (Côte-d'Or) de la banque alimentaire de Bourgogne. Ce matin-là, il supervise l'arrivée d'aliments fournis par des grandes surfaces de l'agglomération. Et le constat est sans appel : "un an plus tôt, le camion aurait eu un quart de volume de produits en plus".

Une difficulté causée, d'abord, par la hausse des demandeurs. En novembre 2024, Jean Cottave, président du réseau des banques alimentaires, estimait ainsi à 10 millions le nombre de Français ne faisant pas trois repas par jour. "Parmi ces 10 millions, les gens qui font appel à l'aide alimentaire, [...] c'est entre 4,5 et 5 millions de personnes", précisait-il alors sur l'antenne de franceinfo.

D'une dépendance aux dons...

Seulement, les "ramasses", c'est-à-dire les dons d'invendus de la part de supermarchés, sont, elles, en chute libre. "On ramasse dans 50 grandes surfaces de l'agglomération", détaille Olivier Samier. "D'ici la fin de l'année, on estime que le volume collecté sera en baisse de 20 à 25% par rapport à 2023."

Pourtant, les supermarchés partenaires ne manquent pas. Cette enseigne située à Sennecey-lès-Dijon est une fidèle de l'association : elle lui fournit chaque année près de deux tonnes de nourriture. Pour autant, même cette source-ci se tarit... à cause, notamment, des rayons "anti-inflation".

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"Ces zones sont mises à disposition de nos clients pour répondre à la baisse du pouvoir d'achat", explique Allan Shah, directeur du magasin. "Dès qu'on a un produit qui arrive en date courte, on le met dans cette zone et on met un prix réduit dessus. Ça permet à nos clients de payer moins cher. La conséquence, c’est que l’on peut moins donner aux banques alimentaires."

... à la nécessité d'acheter

Pour compenser, la banque alimentaire doit donc trouver des solutions alternatives. Et se tourner, par exemple, vers les producteurs locaux. Chaque mois, l'association achète entre cinq et six tonnes de produits à des agriculteurs bourguignons. "On achète toutes sortes de légumes : des carottes, des pommes de terre, des oignons, des lentilles", énumère Hubert Gullaud, prospecteur pour l'association. "Si on pouvait doubler la quantité achetée dans les trois prochaines années, ce serait très bien."

"Dans le cas des pommes de terre, on les vend à 20 euros la tonne", souligne Armelle Dubois, agricultrice à Saint-Julien (Côte-d'Or), chez qui la banque alimentaire de Dijon se fournit. "Ça ne couvre pas les coûts de production, seulement les coûts de manipulation et manutention. C'est plus symbolique que financier, mais ça permet de limiter les invendus, tout en valorisant les légumes qui ne sont pas beaux."

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"On sent qu'on est en train de glisser vers un autre modèle, qui n'est plus basé sur le don", affirme Agnès Beutin, déléguée générale de la banque alimentaire de Bourgogne. "Pour pouvoir continuer à fournir des denrées en 2025, il nous faut 400 000 euros. C'est donc un vrai changement structurel auquel nous sommes confrontés."
Chaque année, la banque alimentaire nourrit 72 000 personnes en Bourgogne.

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