Précarité, déscolarisation, mal-être : la situation des étudiants s’est aggravée en raison de la crise sanitaire. Nous avons pu échanger avec certains d'entre eux à l'occasion d’une distribution de denrées alimentaires organisée sur le campus universitaire de Dijon. Reportage.
"Je travaille à côté, mais avec le covid, c’est un peu compliqué". Andreatahiry a 24 ans, et est en troisième année d’études de droit à l’Université de Bourgogne. Mercredi 3 mars, elle est venue récupérer des denrées alimentaires lors d’une distribution organisée par l’association Actions sociales internationales sur le campus universitaire de Dijon. Ainsi, une trentaine d’étudiants, comme elle, ont fait la queue pour récupérer paquets de riz et de pâtes, boissons, pain et produits frais.
Après avoir rempli un sac de nourriture, Andreatahiry raconte : "En terme de budget, c’est vraiment limite". La jeune femme rencontre de grandes difficultés financières en raison de la crise sanitaire : "Les fins de mois, c’est compliqué, les débuts de mois, aussi. On doit choisir si on va manger à midi ou le soir".
Côté psychologique ce n’est pas aisé.
Mauricette, est aussi étudiante en droit et prépare une thèse en droit public. Elle dit, elle, rencontrer davantage de problèmes liés au mal-être : "En terme de précarité financière, ça va, mais côté psychologique ce n’est pas aisé. Rester tout le temps dans sa chambre, sachant que les cours se font à distance, c’est difficile. À partir de 18 h on a envie de souffler un peu, mais on ne peut pas".
Des préjudices importants dûs à la crise sanitaire
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, 80 % des jeunes disent avoir "subi des préjudices importants du fait de la crise sanitaire", selon une étude réalisée par Odoxa-Backbone et publiée en janvier 2021. Au total, huit étudiants sur dix ont peur de rencontrer des difficultés pour mener à bien leurs études. C’est le cas de Ice, étudiant en archéologie, venu lui aussi récupérer des vivres : "En termes d’études, il y a des exigences qu’on ne peut pas remplir, il y a des études qu’on doit faire sur le terrain et la crise sanitaire ça a tout chamboulé".
Depuis que la crise sanitaire a commencé, il y a eu une hausse des demandes et très franchement nous sommes débordés.
Georges Mezui, est le président de l’association Actions solidaires internationales. Celle-ci existe depuis 2019 et organise de façon hebdomadaire des distributions de denrées aux étudiants, mais aussi aux familles en difficulté. Depuis le début de la crise sanitaire, les activités de l’association sont à la hausse : "Depuis que la crise sanitaire a commencé, il y a eu une hausse des demandes et très franchement nous sommes débordés. C’est la raison pour laquelle nous avons accentué de 70 % nos activités de distribution alimentaire dans le campus".
Chaque semaine, les bénévoles récoltent les invendus de grandes surfaces dijonnaises pour les redistribuer. Pour tous les étudiants, l’équipe d’Actions solidaires internationales est présente tous les mercredis à 15 h 30, face au théâtre Mansart à Dijon.