Avec l'hiver, accueillir les personnes qui n'ont pas de toit est particulièrement important. En Côte-d'Or, il existe 625 places en hiver, gérées essentiellement par deux associations, la SDAT et l'Adefo. Comment fonctionnent ces centres ? Exemple avec l'un d'eux à Dijon.
Au centre d'hébergement d'urgence de l'ADEFO, l'ambiance est calme. Pour le moment, les chambres de deux, trois, voire quatre personnes sont vides. Les occupants de la nuit dernière ont dû partir pour la journée. Ils reviendront peut-être ce soir, à partir de 17 heures, pour y dormir une nuit supplémentaire.
Dans les chambres se trouvent plusieurs lits superposés, une salle de bain avec des WC, et des casiers. Dans le centre, les pensionnaires bénéficient d'une salle de repos avec une télévision, des livres, des jeux. Plus loin, une salle sert de cantine pour le soir et le midi pendant les week-ends.
Une nuit pour un euro symbolique
Pas seulement un lit, mais un petit-déjeuner et un repas sont proposés chaque soir, contre un euro symbolique pour que les personnes hébergées participent à cette action de solidarité. "Ça redonne de la dignité aux personnes, tout ne leur est pas dû, elles sont aussi actrices de leur parcours", estime Jean-Christophe Labille, directeur adjoint de l'ADEFO.
Les gens peuvent rester une nuit, comme six mois. "Il y a une évaluation faite dans les quinze premiers jours. Le référent social de la personne doit faire une évaluation et une commission va regarder quelle va être l'orientation la plus adaptée pour elle. C’est gradué en fonction des soins de la personne et de ses souhaits."
Le jour, le centre travaille à réinclure ses pensionnaires dans la société. "Il y a d'abord une remise à jour des droits (carte d’identité, la santé, les impôts), c’est le b.a.-ba. Après on va travailler sur l’insertion professionnelle. Quand je vois quelqu’un qui s’en sort, ça me fait plaisir. C'est une bouffée d’oxygène", déclare El-Hamma Bouama, chef de service hébergement d'urgence à l'ADEFO.
Priorité aux personnes rattachées à la Côte-d'Or
C'est le 115 qui oriente les personnes en situation d'urgence vers le centre. En priorité, ce sont les personnes rattachées au département et qui séjournent de manière régulière sur le territoire français qui bénéficient d'une chambre. Par conséquent, les demandeurs d'asile du squat de Fontaine-les-Dijon ne rentrent pas dans ces critères.
"On est sur une capacité de 60 personnes, comme on n'est pas en tension maximum, on redistribue les places qui sont manquantes. Une personne qui n’a pas de papiers d'identité valable en France parce que sa demande d’asile a été rejetée peut être accueillie s’il y a de la place", nuance Jean-Christophe Labille.