Les demandeurs d'asile du squat de Fontaine-lès-Dijon devront bel et bien quitter les lieux le 3 janvier

Le 19 décembre dernier, le préfet de la Côte-d'Or a prévenu les demandeurs d'asile qui occupent le squat de Fontaine-lès-Dijon qu'ils devront quitter les lieux le 3 janvier 2024. Mais la quarantaine d'exilés n'a aucune solution de repli.

Finiront-ils l'hiver à la rue ? L'avenir des 40 demandeurs d'asile, parmi lesquels des mineurs, qui occupent le squat de Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or) s'obscurcit. Le 19 décembre dernier, le préfet les a avertis qu'ils devront quitter les locaux qu'ils occupent le 3 janvier 2024.

"Cette notification est la confirmation de la procédure engagée il y a plusieurs semaines, tenant compte d'un premier jugement du tribunal administratif", précise la préfecture. Pour rappel, la procédure d'expulsion avait été lancée fin octobre, puis suspendue à la suite d'un recours déposé devant le tribunal administratif par un collectif de soutien aux exilés.

"On ne sait pas comment on va faire"

Rencontrés ce lundi 25 décembre, certains demandeurs d'asile font part de leur inquiétude. "La mairie veut nous expulser, mais nous leur demandons : on va partir où ?", s'interroge Moussa, réfugié originaire de Côte-d'Ivoire, arrivé à Dijon en 2020. "On a essayé d'appeler le 115 pour qu'ils nous hébergent, mais il n'y a pas de place pour le moment. Ici, tout le monde n'est pas en bonne forme. On ne sait pas comment on va faire."

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"On n'a nulle part où aller. On ne gêne personne ici", ajoute Hakim (le prénom a été modifié). "On n'a aucun problème avec les projets de la mairie. On aimerait simplement rester ici jusqu'à ce qu'ils commencent leurs travaux, et ensuite on s'en va. Il nous faut juste un peu de temps."

Le maire (LR) de Fontaine-lès-Dijon, Patrick Chapuis, n'a pas répondu à nos sollicitations. À noter qu'il avait déposé plainte fin octobre avec l'EPFL (établissement public foncier local) de Côte-d'Or, propriétaire du site. L'EPFL a pour projet de construire des logements sociaux à la place des bâtiments existants.

La chronologie de l'affaire

  • 19 octobre 2023 : Une quarantaine de demandeurs d'asile s'installe dans les anciens locaux d'une unité pyschiatrique abandonnée, rue des Carrois à Fontaine-lès-Dijon. Ces hommes et ces femmes - certains mineurs - sont en situation très précaire. Bon nombre d'entre eux ont vécu précédemment au squat des Marmuzots, à Dijon, d'où ils ont été expulsés en juin 2023.
  • 31 octobre 2023 : La préfecture de Côte-d'Or adresse aux exilés une mise en demeure, les sommant de quitter les lieux avant le 12 novembre. Une décision motivée par le dépôt d'une plainte par le maire de Fontaine-lès-Dijon et de l'EPFL (établissement public foncier local), propriétaire des bâtiments, qui prévoit de construire des logements sociaux sur le site.
  • 2 novembre 2023 : Le collectif Soutien asile 21, qui accompagne les exilés, dépose un recours suspensif au tribunal administratif de Dijon. Cela signifie que la procédure d'expulsion est suspendue en attendant que la justice rende une décision. Les occupants du squat n'ont donc plus à quitter les lieux avant la mi-novembre.
  • 15 novembre 2023 : L'affaire est examinée par le tribunal administratif, tandis qu'une manifestation a lieu devant le bâtiment.
  • 18 novembre 2023 : La justice suspend l'expulsion des demandeurs d'asile demandée par la préfecture. 
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