Ils ont rendu publique leur occupation dimanche 22 octobre 2023. Depuis jeudi, une quarantaine de demandeurs d'asile squatte l'ancienne unité psychiatrique de la Chartreuse, abandonnée depuis 2019, à Fontaine-lès-Dijon (Côte-d'Or). 4 mois après l'expulsion d'un autre squat, celui des Marmuzots, à Dijon.
Leur revendication a désormais pignon sur rue, écrite en lettres noires et rouges sur une bâche accrochée au portail : "une maison pour tou.te.s les exilé.es". Depuis le jeudi 19 octobre 2023, une quarantaine de demandeurs d'asile occupe cette ancienne unité psychiatrique abandonnée, dans cette rue de Fontaine-les-Dijon. À l'intérieur, des mineurs, des femmes et des hommes en situation très précaire.
"C'est très difficile"
Anthony, demandeur d'asile venu du Tchad
Parmi ces demandeurs d'asile, Anthony. Né au Tchad, il a fui ce régime autoritaire en traversant la Méditerrannée. Arrivé en France il y a 5 ans, son quotidien, ce sont les centres d'hébergement d'urgence et la rue. "Quand il fait froid ou qu'il pleut par exemple, c'est très difficile, témoigne-t-il en anglais. Parfois on essaie de trouver un endroit pour s'abriter, comme les parkings, ou pour mettre une tente. On se recouvre d'habits et on essaie de trouver le sommeil comme ça".
Comme Anthony, beaucoup ont aussi vécu au squat des Marmuzots à Dijon. Squat d'où ils ont été expulsés en juin dernier. À l'origine de cette nouvelle occupation, un collectif de plusieurs associations. Elles dénoncent le manque de places en centre d'hébergements d'urgence. "C'est logique d'occuper des bâtiments vides pour des personnes qui en ont besoin, assume Etienne, porte-parole du collectif Soutien asile. Ça fait 10 ans qu'il y a des squats ouverts pour des personnes exilées à Dijon, et en général ça se passe très bien".
C'est au propriétaire de porter plainte pour violation de domicile
Pour l'heure, pas de réaction des autorités. Mais une procédure administrative d'évacuation forcée peut être lancée. Car c'est au propriétaire - ici, la municipalité - de porter plainte pour violation de domicile. Le préfet peut alors prendre une mise en demeure de quitter les lieux, et procéder à une évacuation si nécessaire.
Contactée, la préfecture n'a pas voulu communiquer sur l'état d'avancement de cette procédure... qui peut prendre des mois.