L'Opéra de Dijon ressuscite La finta pazza, l'"opéra oublié"

L'opéra de Dijon présente mardi 5 février sa nouvelle production, La finta pazza de Francesco Sacrati. Cette oeuvre vénitienne, le premier opéra joué en France en 1645 devant le jeune Louis XIV,partitions avait d'ailleurs été perdue.

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Dans la Grèce antique, la déesse Thétis cache son fils Achille sur une île pour le soustraire à la future guerre de Troie. Mais de leur côté, Ulysse et Diomède sont à la recherche du guerrier grec. Telle est l'histoire contée par l'opéra, écrite au XVIIe par le Vénitien Francesco Sacrati. Si le livret a traversé le temps, les partitions de Sacrati étaient incomplètes depuis trois siècles. 

Léonardo Alarcon, chef d'orchestre, a retrouvé une copie de la partition datant de 1645, date à laquelle il fut joué devant Louis XIV, alors âgé de sept ans. Le musicien a pu donc ressusciter cet opéra, le tout premier joué en France. Son projet a oscillé entre interprétation et création originale. "Si on compare avec Don Giovanni de Mozart, on se rend compte que tout est écrit chez Mozart. Pour La finta pazza, on doit tout recréer. C'est ce qui excitant : c'est une nouvelle création, mais qui mêle des émotions ressuscités du XVIIe siècle et celles actuelles," note Léonardo Alarcon.
 

Improviser à partir d'une page blanche

La finta pazza, œuvre majeure pour l'expansion de l'opéra en France au XVIIe siècle, est depuis ce temps tombée dans l'oubli. La plupart des interprètes ont d'ailleurs découvert l'œuvre lors de cette création. "La pièce n'existait pas dans la mémoire des spectateurs, ni des chanteurs, constate Marcel Beekman Ténor, ténor qui tient le rôle de Nodrice. Lorsque j'ai accepté de participer, ce n'était pas un risque mais on se lançait dans l'inconnu".

 


Monter un opéra oublié est un défi audacieux que le metteur en scène a relevé brillement. Les interprètes qui y évoluent suspendus et les toiles savamment déployées offrent au spectateur une vision à la fois poétique et moderne. Pourtant, Jean-Yves Ruf est parti d'une page blanche. "C'est du théâtre, dans le sens où la musique va au rythme du livret, souligne le metteur en scène. Il n'y a pas de grande aria qui dure dix minutes sur six vers comme chez Haendel. Là on est bien avant, c'est vraiment de l'opéra populaire vénitien et ça avance très vite."

Création et production de l'opéra de Dijon, La pinta pazza est à voir au Grand théâtre chaque soir, sauf le samedi, du mardi 5 jusqu'au dimanche 10 février.
 

Notre reportage à Dijon (Côte-d'Or)


 
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