Un exercice grandeur nature avait lieu ce mardi 28 novembre au stade Gaston-Gérard. Le scénario : une attaque terroriste type "tuerie de masse". France 3 a assisté aux préparatifs, avec plus de 70 figurants pour jouer les victimes... et du maquillage plus vrai que nature.
"Je suis brûlée autour du cou et de la tête." "Moi, j'ai une plaie frontale", "moi j'ai reçu des éclats de verre", listent les victimes. D'autres sont encore plus gravement atteintes. "J'ai une plaie au visage, je suis brûlé au 3e degré avec un oeil crevé", explique un homme. "J'ai été éviscérée à coups de couteau par un terroriste qui m'avait prise en otage", indique une femme.
Rassurez-vous : tous ces blessés sont des victimes fictives. 73 étudiants infirmiers ou infirmiers-anesthésistes, "recrutés" pour être figurants dans l'exercice attentat de grande ampleur qui avait lieu ce 28 novembre au stade Gaston-Gérard à Dijon.
"Des blessures très réalistes"
"Ce sont des blessures très réalistes, pour que les participants soient pris dans le jeu et qu'ils aient des réactions les plus naturelles possibles", justifie Pierre Guillemet, médecin-réanimateur au CHU de Dijon et coordinateur de l'exercice attentat.
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"L'objectif est de pousser le réalisme médical jusqu'au bout", ajoute Christophe Marilly, référent paramédical de l'établissement de santé de référence (ESR) au CHU. "On a besoin que les victimes aient une vraie évolution médicale objective. Nous leur avons également donné une identité fictive à chacun, pour remplir les fichiers pompiers, et assurer le suivi au niveau hospitalier s'il faut leur faire des examens, des interventions chirurgicales... Bref, suivre les victimes jusqu'au bout du process."
Les maquilleurs sont de vrais soignants
Une chose à savoir : les maquilleurs ne sont pas des professionnels du cinéma, comme on pourrait le penser... Ce sont de vrais soignants ! "On est tous infirmiers ou infirmiers-anesthésistes", sourit Aline Bonnot-Talbot, formatrice. Elle est infirmière et travaille au CESU, le centre d'enseignement des soins d'urgence.
L'idée d'avoir des soignants-maquilleurs est venue d'elle et d'un groupe de collègues. "On s'est dit : tiens, pour que ce soit plus concret pour nos apprenants, on va créer une formation maquillage. Pour montrer des blessures comme dans la réalité, afin de voir comment agir, se protéger et venir en aide à quelqu'un, plutôt que de voir ça sur un Powerpoint."
Des mannequins médicalisés
Pour cet exercice attentat, l'hôpital utilise également des mannequins spéciaux, télécommandés par tablette, qui permettent de réaliser des gestes techniques. "Ils peuvent avoir des hémorragies, convulser, faire des pneumothorax... Des choses qu'on ne peut pas faire avec de vrais figurants humains !" liste le docteur Claire-Marie Drevet, anesthésiste-réanimateure au CHU de Dijon.
Une fausse tuerie de masse
L'exercice s'est déroulé de 13 heures à 17 heures ce mardi, à l'intérieur et aux abords du stade Gaston-Gérard. Il a mobilisé plus de 600 personnes, forces de l'ordre, soignants, mais aussi enquêteurs, préfecture, parquet... Le but : tester la chaîne de secours et d'intervention en cas d'attaque terroriste, et être prêt au cas où.
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Selon le scénario prévu, des terroristes ont fait irruption au stade à l'occasion d'un match international. Un terroriste s'est fait exploser au niveau de la billetterie, les autres ont entamé un "périple meurtrier" avec prise d'otages et de nombreuses victimes blessées par balles. Le quartier du stade et du CHU a été bouclé une partie de la journée, avec plusieurs rues inaccessibles.