"Laissez-nous danser !" : c'est le mot d'ordre de la mobilisation de ce samedi 28 novembre des professeurs de danse : un flash mob place de Libération à Dijon, sur la musique de "The Show must Go on" du groupe Queen.
Ils ont été contraints de fermer leurs studios ou écoles de danse et d'arrêter leur activité dès le 29 octobre. Ce sont les professeurs de danse, qu'ils soient salariés, auto-entrepreneurs ou intermittents, ils en ont assez d'être oubliés par le confinement et réclament la réouverture des écoles de danse.
La danse, grande oubliée du confinement
Cette discipline navigue entre les catégories "culture" et "exercice physique", mais demeure invisible des médias pendant cette période de confinement. Les professeurs de danse étaient une cinquantaine présents cet après-midi. Ils ont voulu lancer un appel, à l'image des collectifs tels que "Dansez, sinon nous sommes perdus"Marie Gavinot, professeur de danse (école Gavinot), fait part de son désarroi : "Nous aimerions tellement rouvrir nos salles de danse et écoles. [...] Les élèves sont en demande. Pour l'instant nous assurons les cours visio, mais vraiment ce n'est pas du bon travail ! Ce n'est plus possible : on veut se retrouver en vrai dans nos salles et pouvoir danser."
"Si, au mois de janvier, on ne reprend pas normalement, là, ça va commencer à être grave"
Marie nous détaille pourquoi la situation est si préoccupante pour les professeurs de danse, souvent indépendants : "On nous promet 'indépendants, on ne vous oubliera pas, personne ne sera oublié'. En attendant, on n’a rien, alors on espère clairement que ça va se mettre en place. Mais pour l'instant c'est l'attente."La situation financière des écoles de danse est en équilibre précaire, souligne Marie : "Très clairement, on s'appuie sur nos économies. On n'est pas partis en vacances cet été, et voilà on éponge, mais on va pas tenir comme ça !"
"Je ne vois pas en quoi ça gêne ?"
Elodie Baudson est professeure de danse modern-jazz. Pour elle, les mesures-barrières sont applicables avec un public adulte : "Je trouve ça vraiment incompréhensible que les adultes ne peuvent pas aller en cours, alors qu'ils respectent beaucoup plus le protocole sanitaire que les enfants. [...] On est dans des salles de 300 mètres carrés, donc si on est 10 à l'intérieur, je ne vois pas en quoi ça gêne. Alors que dans un centre commercial, on est serrés comme des sardines, donc c'est ça qui me rend dingue ! Pour les adultes, les cours, c'est une fête !"Le flash-mob des professeurs de danse (remerciements à Charlotte Moretti)