Régime universel des retraites : pourquoi les avocats et d'autres professions libérales sont en grève ?

Les avocats sont en grève ce lundi 16 septembre 2019, notamment ceux de Bourgogne-Franche-Comté. Ils manifestent contre la réforme du régime des retraites. D'autres professions libérales manifesteront elles aussi : médecins, personnels paramédicaux, pilotes, hôtesses et stewarts.

Pourquoi les avocats manifestent à Paris ?

Le Conseil national des barreaux (CNB) appelle à un rassemblement à 13h place de l'Opéra, avant un défilé jusqu'à Nation, et s'attend à une "mobilisation extrêmement forte" des avocats contre la réforme voulue par Emmanuel Macron.

Comme de nombreux barreaux en France, les avocats du barreau de Dijon ont décidé de se mettre en grève totale ce lundi 16 septembre, et de rejoindre le mouvement de manifestation à Paris lundi 16 septembre.
Ils souhaitent conserver le régime autonome de retraites dont ils bénéficient : selon eux, ce régime "participe à la solidarité nationale en abondant les régimes démocratiquement en déséquilibre, via la compensation démographique, environ à hauteur de 1200 euros par an et par avocat, soit 98 millions d’euros en 2018".
Les avocats argument aussi que "ce régime, constitué par les avocats via la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) garantit le bénéfice d’une retraite de base digne, supérieure au minimum vieillesse, égale pour tous et à l’ensemble des avocats, hommes et femmes, quelles que soient leur carrière, mais également une aide sociale indépendante et personnalisée."
Le régime de retraite des avocats, selon la Bâtonnière de l'Ordre des Avocats de Dijon "répond à la spécificité de la mission de l’avocat au service de la justice pour tous"
"que ce régime est équilibré, pérenne et qu’il  ne coûte rien à la solidarité nationale tandis que ses coûts de gestion sont inférieurs à ceux des autres caisses"


Les avocats vent debout contre le régime universel
Les avocats du barreau de Dijon s'indignent contre "le projet de réforme annoncé qui conduira de façon arithmétique au doublement des cotisations avec une baisse drastique des pensions de retraite, ou au mieux pour les plus hauts revenus, à une augmentation à peine perceptible"
De même, ils craignent, par la hausse des cotisations du régime universel, "une disparition de nombreux avocats exerçant à titre individuel ou dans de petites structures, ce qui réduira considérablement la défense et rejaillira immanquablement sur la situation de l’emploi dans notre pays de ce que le projet conduira inexorablement à la disparition de nombreux avocats exerçant à titre individuel ou dans de petites structures, ce qui réduira considérablement la défense et rejaillira immanquablement sur la situation de l’emploi dans notre pays."
 

Le collectif "SOS Retraites" rassemble plusieurs professionnels
Les avocats ne seront pas les seuls à faire grève aujourd'hui. 
En effet, le collectif "SOS retraites" qui appelle à la grève fédère les professions libérales : avocats, médecins, personnels paramédicaux (infirmiers, kinésithérapeuthes libéraux...), salariés du transport aérien.
Christiane Férhal-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux, est à l’origine du collectif SOS retraites.
Ce que craignent ces professions, c'est la fin d'un système de retraite par répartition. 
Cette réforme doit aussi entraîner la disparition de la caisse nationale des barreaux (CNBF) et ses 2 milliards d'euros de réserves financières dont Mme Feral-Schuhl craint la "spoliation".
 

Le gouvernement reprend la concertation
Pour contenir la fronde, Edouard Philippe, a chargé le haut-commissaire aux Retraites Jean-Paul Delevoye de rencontrer "d'ici le 15 octobre" les représentants des 42 régimes amenés à s'éteindre, pour "dresser un état des lieux" et "fixer un calendrier de travail".
M. Delevoye et la garde des Sceaux Nicole Belloubet recevront ainsi mardi matin 17 septembre les responsables du CNB, de la CNBF et de la Conférence des bâtonniers.

Les organisations syndicales consultées
Dans le même temps, la concertation avec les organisations syndicales et patronales, débutée il y a près de 2 ans, va reprendre "jusqu'au mois de décembre" pour tenter de trouver enfin un accord sur l'âge de départ ou la durée de cotisation.
Le haut-commissaire va enchaîner les entretiens : lundi 16 septembre avec le Medef, la CFDT et la CPME, mercredi 18 septembre avec l'Unsa, jeudi 19 septembre avec la CFE-CGC et la FNSEA, vendredi 20 septembre avec l'U2P...
Des "consultations citoyennes" s'étaleront en parallèle de fin septembre à "la fin de l'année", via des réunions publiques et une plateforme numérique.
Toutes ces discussions doivent déboucher sur un projet de loi qui sera adopté "d'ici l'été prochain", d'après M. Philippe.
 
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