Des étudiants du campus de Dijon de Sciences Po étaient mobilisés ce lundi 5 février pour demander la démission de leur directeur, Mathias Vicherat. Celui-ci avait été mis en retrait de ses fonctions suite à des accusations de violences conjugales mutuelles avec son ex-compagne.
Ils étaient une dizaine d'élèves à ranger le barrage filtrant mis en place devant le campus de Sciences Po, à Dijon, ce 5 février.
Des élèves se sont mobilisés après le retour à ses fonctions du directeur de l'établissement, Mathias Vicherat. Ce dernier avait été placé en garde à vue suite à des accusations de violences conjugales mutuelles avec son ex-compagne, Anissa Bonnefont. Celui-ci, mis en retrait depuis le 11 décembre, avait réintégré ses fonctions le 29 janvier dernier.
Il avait précisé dans un mail à ses étudiants qu'"aucune plainte n'a été déposée".
"On n'a pas envie d'avoir comme directeur quelqu'un qui a ça aux fesses"
"Nous nous mobilisons dans la continuité d'autres campus, mais nous avions besoin de quelques jours de réflexion, indiquent Lison, Juliette et Yaël, qui constituent la "commission presse" de l'association du campus dijonnais Les hubertines. [Mathias Vicherat] a été mis en retrait pendant une période de vacances. C'est un acte en apparence. Il y a pour nous un sujet de fond, qui est qu'il a été mis en garde à vue. On n'a pas envie d'avoir comme directeur quelqu'un qui a ça aux fesses. D'autant plus qu'il avait dit que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles devait être une priorité".
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Les étudiants précisent demander "sa démission pure et simple". Le barrage filtrant, organisé depuis le début de la matinée, n'empêchait pas le passage. Pour les étudiants mobilisés, l'objectif était d'échanger et de "convaincre" élèves, enseignants et passants.
Les élèves présents évoquent également des "pressions" de la part de l'administration suite à ce mouvement. Ils précisent réfléchir à d'autres formes de mobilisation dans les prochains jours : tracts, interventions en amphithéâtre...
"C'est la goutte d'eau"
"Il y a déjà eu des signalements de violences sexistes et sexuels l'an dernier à Dijon, et on a trouvé qu'il y avait une hypocrisie, parce qu'elles n'étaient pas traitées jusqu'au bout", exprime Noé Bebat, étudiant en deuxième année, également présent pour le barrage. On en a juste marre, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. On voudrait au moins un signe de bonne volonté sur cette question".
"Je comprends la mobilisation, car il y a un certain malaise. C'était un barrage filtrant, donc c'est quelque chose de constructif", indique Bastien, élève de première année qui sort de l'établissement.