Schizophrène, il tue son père et sa grand-mère : Clément Guérin sera-t-il jugé ?

Ce jeudi 10 juin, Clément Guérin est passé devant la chambre d'instruction de la cour d'appel de Dijon. En 2019, le jeune homme a tué son père et sa grand-mère à Romenay (Saône-et-Loire). Atteint de schizophrénie, la justice doit décider s'il est responsable de ses actes. 

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En l’espace de 3 ans, Clément Guérin, aujourd’hui âgé de 27 ans, a décimé une partie de sa famille. En 2016, il poignarde sa mère, Valérie Guérin. Atteint de schizophrénie et d’une abolition du discernement, le jeune homme a avoué son crime, mais n’a jamais été condamné par la justice. Clément Guérin a été jugé une première fois « irresponsable » à la suite de son premier passage à l’acte par la chambre d’instruction de la cour d’appel de Dijon. Mais en 2019, il tue sa grand-mère, Yvette Guérin et son père, Yves Guérin.

Tous les interlocuteurs de ce dossier savaient qu’on allait aboutir à une irresponsabilité pénale.

Maitre Pierre Dufour, avocat de Clément Guérin

Ce jeudi 10 juin, il a comparu devant la chambre d’instruction de la cour d’appel de Dijon. Celle-ci devait déterminer de nouveau si Clément Guérin est apte à être jugé aux assises, ou si elle le juge pénalement irresponsable du double assassinat de sa grand-mère et de son père. Elle annoncera le 11 août prochain sa décision, bien que l’irresponsabilité pénale ne fasse pas de doute, comme l’explique Maitre Pierre Dufour, avocat de Clément Guérin : « C’est un secret de polichinelle parce que ce dossier fait suite à un précédent, qui avait malheureusement abouti à la même décision. Finalement, les mêmes causes produisant les mêmes effets, tous les interlocuteurs de ce dossier savaient qu’on allait aboutir à une irresponsabilité pénale. »

Des mesures de sureté, une interdiction de port d’armes et d’éloignement de la Saône-et-Loire pourraient être également prononcées. Des experts ont en effet renouvelé leur diagnostic, déclarant que Clément Guérin souffre d’une persécution chronique que les médicaments n’arrivent pas à atténuer.

Durant l’audience, Clément Guérin, l’air absent sous l’effet des médicaments, à plusieurs fois répété qu’il « ne ferait plus jamais de mal à personne ».

On espère que cette fois il sera enfermé longtemps et loin.

Eric Drapier, frère de Valérie Guérin, assassinée en 2016

La sœur d’Yves Guérin ainsi que son mari et leurs deux enfants se sont constitués parties civiles, rejoint par le frère ainsi que son épouse et la mère de Valérie Guérin.

Présents à l’audience, Eric Drapier, le frère de Valérie Guérin, mère et première victime de Clément Guérin a exprimé son soulagement à l’issu de la séance : « On est un peu plus rassuré que la première fois. On était déjà rassuré la première fois et il y a une défaillance terrible au niveau médical. […] On espère que cette fois il sera enfermé longtemps et loin. Il ne faut plus que l’individu vienne nous contacter par quelque biais que ce soit. »

Clément Guérin a adressé une lettre à sa grand-mère maternelle il y a un mois, lui adressant son amour. Un mot qu'Eric Drapier juge « difficilement acceptable » et qui aurait tétanisé la grand-mère de Clément Guérin. En effet, celui-ci avait également l’habitude de dire à sa grand-mère paternelle qu’il l’aimait, avant de l’assassiner en 2019.

Un premier passage à l’acte en 2016

Dans la nuit du 16 au 17 février 2016, Clément Guérin assassine sa mère, Valérie Guérin, alors âgée de 47 ans. La mère de famille avait été retrouvée dans la cave de son domicile par son mari, tuée de plusieurs coups de couteau.

Appréhendé par la gendarmerie, le jeune homme avoue son crime mais n’a jamais été jugé pour l’assassinat de sa mère. Après des études psychologiques réalisées en novembre 2017, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon a jugé Clément Guérin irresponsable de ses actes. Son hospitalisation sous contrainte a ensuite été ordonnée à la clinique de Sevrey (Saône-et-Loire).

En décembre 2018, son hospitalisation prend fin, trois ans après l’assassinat de sa mère. Il alternait depuis 4 mois des visites à domicile et à l’hôpital en service ambulatoire. Une nouvelle expertise psychiatrique avait en effet décidé de mettre fin à son internement, estimant que Clément Guérin ne « présentait plus de facteurs de dangerosité ».

Il récidive quatre mois après sa sortie

Le 18 avril 2019, Yvette Guérin, 87 ans et son fils, Yves Guérin, 52 ans, sont assassinés à leurs domiciles de Romenay (Saône-et-Loire). Le coupable semble tout désigné. Clément Guérin, fils et petit-fils des victimes, a lui-même appelé la gendarmerie pour dénoncer son geste. Agé de 25 ans au moment des faits, le jeune homme était en liberté depuis seulement quatre mois.

Clément Guérin a une nouvelle fois reconnu les faits devant le tribunal de Châlon-sur-Saône pour le meurtre de sa grand-mère et de son père puis a été placé en détention provisoire dans une unité spécialisée à Lyon. 

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