Présente à Dijon et Quetigny en (Côte-d'Or), l'application Shopopop permet à des particuliers de livrer les courses de personnes qui habitent à proximité de chez eux. Une solution innovante et solidaire qui a gagné en popularité durant la crise sanitaire.
C’est le Blablacar de la livraison. Née à Nantes en 2016, l’application Shopopop permet à ses membres de livrer leurs courses à n’importe quel particulier. À mi-chemin entre le drive et le covoiturage, le dispositif est présent depuis octobre 2018 à Dijon et s'est lancé cette année à Quetigny (Côte-d’Or).
"N’importe quelle personne majeure qui veut chercher à arrondir ses fins de mois et à rendre service en parallèle va proposer de prêter son coffre pour récupérer les courses de quelqu’un qui habite pas loin de chez lui", présente Delphine de la Gournerie, responsable communication chez Shopopop. Le dispositif créé par Antoine Cheul et Johan Ricaut a notamment profité de la crise sanitaire pour gagner en popularité. En 2020, les livraisons ont en effet bondi de 400 %.
50 livreurs à Quetigny, 500 à Dijon
Depuis mars 2021, l’application regroupe 50 "shoppers" à Quetigny et collabore avec le magasin Leclerc de la commune. 500 livraisons ont déjà été réalisées. Le dispositif s’est également développé à Dijon où il dispose de 500 livreurs volontaires et travaille en partenariat avec 7 supermarchés de l’agglomération.
Nos deux fondateurs voulaient mutualiser les trajets et se sont dit qu’il était possible de prêter son coffre pour récupérer les courses de quelqu’un.
Concrètement, chaque particulier fait ses courses en ligne et une fois sa liste validée, il a le choix de récupérer ses produits au drive ou de les recevoir directement chez lui grâce à la plateforme Shopopop.
Quant au livreur, il est soumis à une charte de bonne conduite et à un système de notation. "On s’assure que le shopper a été respectueux, qu’il n’y a pas eu de produits endommagés. On peut suspendre le droit d’utilisation de l’application. On a un droit de contrôle", garantit Delphine de la Gournerie.
Quel statut juridique pour les livreurs ?
À chaque livraison, le shopper reçoit un pourboire de 5 euros minimum, qui peut augmenter en fonction du volume des courses et de la distance parcourue. L’application Shopopop ne s’inscrit-elle alors pas dans la voie de plateformes comme Uber dont le statut des livreurs ou chauffeurs suscite de nombreux débats en Europe ?
Ça n’a aucune vocation à devenir un métier. C’est juste pour mettre un peu de beurre dans ses épinards !
Les volontaires ont-ils un lien de subordination qui s’apparente à un contrat de travail lorsqu’ils s’inscrivent sur Shopopop ? Non selon Delphine de la Gournerie : "Ils n’ont pas le statut d’auto-entrepreneurs. On est sur un modèle collaboratif. On ne peut pas en faire un métier, c’est fait pour arrondir ses fins de mois".
Afin de garantir cet aspect collaboratif, la plateforme limite le nombre de livraisons qu’il est possible de réaliser durant un mois. "Chez nous, un livreur va faire 8 à 10 livraisons par mois. Et notre application régule le nombre de livraisons par personne".
Bien installée dans le département, l’application Shopopop cherche désormais à développer des partenariats avec des commerces de proximité. "Le Covid a mis en avant le fait que les petits commerces ont besoin de proposer plus d’options à leurs clients et la livraison en fait partie. Notre système est rapide à mettre en place sur Dijon et la Côte-d’Or qui est un secteur dans lequel on est déjà développé", assure Delphine de la Gournerie.
Cinq ans après son lancement, Shopopop est utilisée dans plus de 15 000 villes en France, mais également en Belgique, en Italie et au Portugal depuis 2020 ainsi qu’en Espagne depuis 2021.