Sorcières, diable et chouettes : cinq histoires à vous donner le frisson dans les rues de Dijon

La ville de Dijon est pleine de mystères et d'histoires surprenantes, parfois tragiques. Pour Halloween, nous vous emmenons dans différents lieux emblématiques de la Cité des Ducs pour vous raconter des histoires de sorcières, de meurtres et de bûchers. Tout un programme... terrifiant !

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Quand on se promène à Dijon, sur la Place de la Libération ou sur la place Émile-Zola, on est immédiatement plongé dans l'histoire de la Cité des Ducs. Les bâtiments en bois, la pierre, les statues sur les portes... Tout rappelle le riche patrimoine de cette métropole. Pourtant, saviez-vous que ce territoire a aussi été le théâtre d'histoires des plus tragiques ?

À l'occasion d'Halloween, nous avons décidé de parcourir les rues dijonnaises à la recherche des récits les plus terrifiants. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nos découvertes nous ont donné des frissons !

Première étape : la rue Verrerie

Pour commencer ce voyage dans l'horreur, direction la rue Verrerie à Dijon. "Au Moyen Âge, cette rue avait une autre fonction que celle de verrerie," explique Clément Lassus-Minvielle, guide-conférencier à Dijon Archéo Tour, historien et auteur du livre Dijon mystérieuse. En réalité, elle faisait office de... marché aux porcs !

En parcourant les méandres de cette rue, vous pourrez découvrir des bâtiments datant "presque tous du XVe siècle." Cependant, les décors de ces appartements ont tous été refaits au début du XXe siècle. À cette époque, d'importants travaux d'urbanisation ont été entrepris pour créer les boulevards et les rues que l'on connaît aujourd'hui.

Parmi toutes ces œuvres, l'une attire particulièrement l'œil : une sculpture en calcaire, toute blanche. Elle a été sauvée pendant la Révolution française. Pourtant, ce n'est que depuis une trentaine d'années qu'une légende s'est tissée autour de cette scène. "La nuit, le lampadaire qui éclaire la sculpture projette une silhouette sur le mur d'à côté."

"C'est littéralement le profil de ce qu'on appelle la sorcière de la rue Verrerie !" Mais, désolé de briser le mystère, cela reste une simple histoire, qui ne repose sur aucun fait. "Cela ne signifie pas qu'il y avait réellement une sorcière dans la rue. Cependant, on peut dire que c'est une anecdote marquante de ce quartier qui a désormais un siècle d'existence."

La rue de la Chouette

Ensuite, rendez-vous dans cette fameuse rue bien connue des visiteurs. Juste au-dessus de la maison Millière, vous trouverez deux ornements datant de 1928 : un chat, symbole au Moyen Âge des "ténèbres, du monde de la nuit." Et, juste derrière, un hibou Grand Duc prêt à bondir sur le félin.

La symbolique est donc claire : les ducs de Bourgogne seront intraitables envers les malfaiteurs opérant la nuit. Avancez un peu et vous découvrirez plusieurs bâtiments du XVe siècle. Dans cette rue, vous apercevrez également un autre ornement d'époque représentant le monde des ténèbres : la chouette.

Mais ce n'est pas forcément celle à laquelle vous pensez ! Il s'agit d'une chouette se trouvant au pied d'un escalier, à l'angle de la moutarderie Fallot et de la maison Millière. En ce qui concerne la chouette la plus connue (en réalité un hibou), celle de l'église, devenue emblème de la ville de Dijon, "on ne connaît rien de son créateur, ni la raison pour laquelle elle a été sculptée !", précise Clément Lassus-Minvielle. Celle que l'on peut voir actuellement est d'ailleurs une copie, suite à la détérioration de l'originale en 2001.

La verrière qui surplombe la chouette originelle a, elle aussi, une histoire, tout comme ses deux emblèmes : un dragon dévorant les souhaits à gauche et, à droite, une couronne surplombant un blason. Ce sont des symboles du royaume de France, notamment sous François Ier. Le roi aurait "contribué au financement de la verrière, voire de l'ensemble de la chapelle."

L'Église Notre-Dame

Il est donc naturel de continuer avec l'Église Notre-Dame, un monument emblématique de Dijon. Sur la façade, vous pouvez voir plus de 50 fausses gargouilles. "Elles représentent les vices des Dijonnais," explique Clément Lassus-Minvielle. Elles ont été créées dans la seconde moitié du XIXe siècle pour remplacer celles déjà présentes.

Une légende hante les passants. "Un usurier se serait tenu sous ces ornements. Au moment de son mariage, une fausse gargouille lui serait tombée sur la tête, le tuant sur le coup. Cette gargouille représenterait l'avarice, donc, forcément, il l’avait un peu mauvaise."

L'ancienne maison d'arrêt de Dijon

Située en plein centre de Dijon puis reconstruite pierre par pierre à quelques rues de là, le portail de l'ancienne maison d'arrêt de la Cité des Ducs présente de nombreux ornements d'époque : un glaive, un chapiteau orné de chaînes et, en bas à droite, un cerbère gardant les lieux. "Tout est fait pour rappeler que, lorsque vous êtes là-dedans, vous y restez pour un moment," lance notre guide.

C'est l'occasion de raconter les histoires d'un sorcier et d'une sorcière, tous deux condamnés à mort. Le premier, nommé "Triolière", a été condamné à être brûlé vif. La seconde, prénommée Marguerite Euvarot, a été traquée par l'Inquisition pour avoir prétendument tué quelqu'un. Elle aussi a été brûlée vive sur la place des exécutions publiques.

La place Émile-Zola

Notre périple se termine là où avaient lieu les exécutions publiques : la place Émile-Zola. "Il faut savoir que de nombreuses personnes y ont été exécutées, jusqu'à la seconde moitié du XIXe siècle." Des exécutions marquantes y ont eu lieu, comme celle de Jeanne Saignant. Au XVe siècle, cette femme avait mis en place à Dijon un véritable réseau de prostitution.

Pendant 20 ans, elle a dirigé les étuves de La Rochelle, une institution de la Cité des Ducs. "Elle a fini par être arrêtée avec l'aide du duc de Bourgogne en personne." Elle a été condamnée à mort par noyade. "On l'a placée dans un sac en toile, qu'on a refermé, puis on l'a jetée à l'eau au niveau de la rivière de l'Ouche, si bien que son âme a été détachée de son corps."

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