Des bonbons à la mort aux rats distribués aux enfants ? À Chevigny-Saint-Sauveur, l'imbroglio d'Halloween

Lundi 31 octobre, le soir d'Halloween, plusieurs habitants de Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d'Or) ont eu la désagréable surprise de découvrir dans les paniers de leurs enfants des sachets de bonbons laissant penser à de la mort aux rats. Deux jours plus tard, le flou reste entier.

Drôle de soirée d'Halloween à Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d'Or). Lundi 31 octobre, plusieurs habitants de la ville ont affirmé, photos et vidéos à l'appui, avoir trouvé dans les bonbons de leurs enfants un paquet suspect dont le visuel rappellerait un produit anti-martre (petit mammifère de la famille de la fouine).

Tout avait commencé normalement. Vers 18h, une dizaine de familles chevignoises se réunissent pour faire la tournée des maisons. "C'était un Halloween classique, on est allé faire du porte à porte pour récupérer des bonbons dans les quartiers autour du parc de la Saussaie" explique Michaël Godillat, qui accompagnait ses deux filles Mélyne et Alix, respectivement âgées de 4 et 7 ans.

"Ça ressemblait vraiment à des produits toxiques comme de la mort aux rats"

Michaël Godillat, père de Mélyne et d'Alix, à Chevigny-Saint-Sauveur

Après avoir toqué à une trentaine d'habitations, chaque famille rentre chez elle. "Lorsque mon fils a déballé ses sucreries, j'ai vu un petit paquet violet un peu particulier" se souvient cet autre père de famille, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Sur celui-ci, une martre, avec au-dessus d'elle un message en allemand "Gefährlich sauer!". Traduction en français : dangereusement acide.

"On a tout de suite paniqué, car ça ressemblait vraiment à des produits toxiques comme de la mort aux rats, évoque de son côté Michaël Godillat. Le père de famille contacte vite les autres parents : "On s'est rendu compte que les neuf enfants qui ont fait la tournée des maisons avaient tous le même paquet dans leur panier".

À l'arrière de l'emballage plastique se trouve également un QR Code. En le scannant avec un téléphone portable, les parents arrivent alors sur le site web d'une entreprise allemande "Marder Stop&Go". Après vérification, il s'agit d'une entreprise spécialisée dans la fabrication de répulsif anti-martre, implantée dans la ville de Neuchâtel-sur-le-Rhin, en Allemagne.

Une story sur les réseaux sociaux en guise d'avertissement

"Quand on a vu ça, on a tout de suite appelé la gendarmerie, explique Michaël Godillat. On a également publié une story sur Instagram pour prévenir les personnes qui pourraient avoir trouvé ce paquet. On ne sait toujours pas ce qu'il y a à l'intérieur, ça peut être une mauvaise blague. Mais on ne voulait pas prendre le risque d'avoir un gosse qui s'intoxique". 

Contacté, le maire de Chevigny-Saint-Sauveur, Guillaume Ruet, dédramatise : "J'ai été mis au courant de la situation, mais je n'ai pas d'information supplémentaire. Il faut faire attention avec les réseaux sociaux, l'affaire peut très vite prendre un tour spectaculaire. Si c'est de la mort aux rats, c'est criminel, mais rien n'est sûr".

La gendarmerie de Dijon semble aller dans le même sens : "On a été alertés oui, mais pour l'instant, on n'a pas fait d'analyse. Ca ne ressemble pas à un produit empoisonné". 

Marder Stop&Go dément toute commercialisation de ce type de bonbons

La thèse de la mauvaise blague est-elle crédible ? "Peut-être, reprend Mickaël Godillat. Au dos du sachet, on a aussi un tableau d'informations nutritionnelles, comme on en trouve sur des emballages de bonbons traditionnels, et une liste d'ingrédients. Et quand on ouvre, on trouve quelque chose qui ressemble à un bonbon au citron. Certains internautes nous ont aussi dit que ce genre de produits décalés était vendu en Allemagne".

Contacté par France 3 Bourgogne, l'entreprise en question, Marder Stop&Go, dément toute commercialisation de ce type de bonbons. Si le flou est entier sur l'origine de ces produits controversés, les parents à l'origine de l'appel sur les réseaux sociaux restent toujours remontés.

"On a dû faire une trentaine de maisons, donc on ne se souvient plus qui a donné ce paquet, conclut Michaël Godillat. Au fond, je ne pense pas que ce soit un vrai répulsif mais on ne touchera pas à ces bonbons. Je ne trouve pas ça drôle, en tout cas pas pour des jeunes enfants. Maintenant, on va attendre d'être rappelé par la gendarmerie pour avoir les conclusions de cette affaire". En attendant, l'imbroglio reste complet.