Fusillade de Beaune : revivez le 2ème jour du procès aux assises de Dijon

Vendredi 17 novembre, au deuxième jour du procès de la fusillade de Beaune, l'audience était consacrée à l'audition des parties civiles (18 au total)

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Voici le déroulé de la deuxième journée d'audience du procès de la fusillade de Beaune

20H10 : La séance est suspndue. Les débats reprendront lundi avec les expertises médicales du médecin légiste en matinée et des experts en balistique dans l'après-midi.

20h00 : la Présidente relit les dépositions des personnes absentes 

19h55 : fin de l'audition physique des parties civiles

19h15 : une autre victime témoigne, corroborant devant la Cour les dires de sa déposition initiale.

18h45 : un nouveau témoignage d'une partie civile. La Présidente tente de confronter à nouveau les souvenirs de cette témoin lors de sa déposition, mais la témoin a du mal à confirmer les propos déposés il y a cinq ans.

18h25 : Lors du témoignage d'une partie civile, également touchée par les tirs, la présidente note les détails apportés lors de sa déposition  au lendemain des faits, mais ausi une incohérence profonde dans certains détails. La victime n'a pas pu confirmer certains détails à l'audience.

18h00 : Une autre partie civile témoigne, et atteste avoir entendu des insultes "Sales bougnoules, on va revenir calibrés, tout le monde les a entendues" durant la première scène. 

17h00 : Témoignage d'une des parties civiles, également sérieusement blessée lors de l'agression, qui atteste avoir entendu des insultes racistes, au moment où les accusés sont revenus. Son témoignage revient sur les deux séquences de l'agression. La victime donne des détails sur son parcours médical. La Présidente Marie-Sophie Martinet rappelle que l'expert médical sera entendu lundi. Victime du premier tir, la victime décrit la deuxième séquence lorsque les accusés reviennent : "Je vois le véhicule arriver au moment où je me lève, je vois une silhouette, un tireur. La première détonation, elle est pour moi [...] Ils avaient l'intention d'en découdre, c'est de la violence gratuite !"

16h00 : Témoignage de l'une des parties civiles, qui a reçu des plombs lors du deuxième tir (une centaine). Cette partie civile grièvement blessée décrit une qualité de vie dégradée par ses blessures. Cette victime est actuellement incarcérée et lorsque l'avocate de la défense lui demande pourquoi il est actuellement en détention préventive, ce dernier a refusé de donner des précisions sur les raisons de son incarcération actuelle.

14h10 : Reprise de l'audition des parties civiles. De nouveaux témoignages sont venus contredire des dépositions enregistrées au préalable, ralentissant les débats et l'audition des parties civiles. 

Durant l'audition des parties civiles, la Présidente va tenter de refaire préciser les circonstances exactes des faits déroulés dans la soirée du 30 juillet 2018. Il s'agit pour la Cour de savoir ce qui a été fait au niveau des tirs et ce qui a été dit entre le groupe de jeunes installés ce soir-là dans le square et les deux accusés.

 Y a-t-il eu un caractère raciste lors de l'agression ?

Les parties civiles ont été entendues en matinée et ont décrit les circonstances de l'agression. L'agression a-t-elle été motivée par une volonté raciste ou s'agissait-il de revenir faire peur? Pour les avocats de la défense et de la partie civile, les choses sont plutôt tranchées.

"Je ne voudrais pas que ce procès fasse un exemple"

Pour Maître Marine Berthelon, avocate de la défense et conseil de M.Loïc Bongiolatti, "à aucun moment, son client n'avait d'intention d'homicide en allant sur la commune de Beaune."

Et concernant l'aspect raciste que pourrait revêtir l'agression, l'avocate rapporte que son client "est formel, il n'a jamais tenu le moindre propos raciste." C'est d'ailleurs un des enjeux du procès, à savoir la caractérisation en agression raciste, ce qui fait dire à Me Berthelon : "Il ne faut pas qu'une étiquette soit trop vite collée sur le dos de M.Bongiolatti et de M.Kasala, on a tendance à coller trop vite une étiquette de raciste à quelqu'un et encore faut-il qu'on puisse le prouver du côté du Ministère Public, c'est loin d'être le cas."

Le procès revêt-il un aspect exemplaire ? Pour Me Berthelon, son client M.Bongiolatti "subit des faits depuis son incarcération et des agressions en lien avec cette étiquette qui lui a été collée et il craint pour sa vie et celle de sa famille et je ne voudrais pas que ce procès fasse un exemple, alors que ce n'est pas caractérisé dans le cas présent."

Reste une interrogation sur l'étendue des blessures des victimes, qui ont reçu des impacts des pieds à la tête. L'avocate renvoie à l'expertise balistique (prévue mardi 21/11) :

"on n'a pas d'éléments sur l'arme qui n'a pas été retrouvée et l'expert en balistique pourra expliquer comment on peut se retrouver avec autant de blessés sans avoir d'intention formelle de tuer."

Pour conclure sur l'issue du procès, bien que son client risque la perpétuité, l'avocate déclare : "On veut une juste peine et qu'il y ait une vérité judiciaire qui en ressorte, pas une peine pour l'exemple par rapport à des faits à caractère raciste."

"On a sur le banc des parties civiles plusieurs associations qui se sont constituées, la Licra et la Ligue des Droits de l'Homme n'ont pas renouvelé leur demande de constitution de partie civile pour cette audience-là. On a fait beaucoup de bruit sur cette affaire-là, mais c'est un peu retombé comme un souffflé car on n'a pas les éléments au dossier."

"On va revenir calibrés !"

Pour Maître Samuel Estève, en charge des dossiers de 8 parties civiles, l'enjeu est de convaincre la cour d'Assises "que les faits sont volontaires et  bien qualifiés de tentative d'assassinat avec un motif raciste."

Avant la fusillade, une première altercation avait eu lieu : un coup de poing donné par l'une des victimes de la fusillade au conducteur. C'est dans ce cadre-là que les deux accusés reviennent en voiture. Même si les accusés profèrent une parole raciste, on peut s'interroger sur la nature du tir , à ce moment-là, prend-il un caractère raciste ? Pour l'avocat Me Estève, quand vous dites :

"Sale bougnoules, on va revenir calibrés" et que "quelques heures après, ils reviennent "calibrés", la corrélation est toute faite. Les premiers propos racistes viennent teinter la deuxième scène aussi d'une intention raciste. Et on revient calibré et on tire à hauteur d'homme sur un groupe de jeunes, les choses sont extrêmement simples."

Début d'audience

Ce matin en ouverture, l'audience a débuté sur l'enquête de personnalité d'un des deux accusés, Loïc Bongiolatti.

Une suspension de séance a eu lieu, les avocats de la défense ayant demandé d'avoir accès aux casiers judiciaires des parties civiles, qui leur a été refusé.

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