Andreas Gallozzi, combattant volontaire français qui a vécu dans l'Yonne, a été tué le 16 février lors d'affrontements avec les troupes russes sur le sol ukrainien, près de Louhansk. Sa mère raconte son parcours. Un témoignage exclusif pour France 3 Bourgogne.
"Tout petit déjà, il était intéressé par l'armée. Il donnait le nom des chars et celui des armes. C'était sa passion." Edith Gallozi, mère d'Andreas, soldat mort au combat en Ukraine jeudi 16 février, plonge dans les souvenirs grâce aux albums photos. Elle nous raconte, avec une vive émotion, un parcours tout tracé vers son engagement militaire.
Une passion depuis le plus jeune âge
Déjà quand il était haut comme trois pommes, le jeune Icaunais d'adoption se passionnait pour l'univers militaire. À l'âge de sept ans, il manie une arme pour la première fois lors d'une opération porte ouverte dans une caserne. Il se met en place, vise, tire... et atteint sa cible. "Une dame de la caserne lui a dit, c'est bon, tu peux revenir à 18 ans", raconte avec fierté sa mère.
Onze ans plus tard, la majorité atteinte, Andreas Gallozi se voit remettre le béret du 17e régiment du génie parachutiste en réussissant son examen d'entrée. Il devient combattant. "Il avait ça dans les gènes", pointe la mère de la victime.
Le 24 février 2022, la guerre éclate en Ukraine. Volodymyr Zelensky lance un appel pour que des étrangers viennent combattre aux côtés des troupes ukrainiennes. Cette sollicitation résonne chez le jeune Icaunais, qui décide de s'engager dans la Légion internationale, les combattants non ukrainiens.
Sa mère n'était pas d'accord avec ce choix. Mais le jeune homme décide de partir quand même. Il quitte son travail de brancardier dans une clinique à Dijon et il se rend sur le front. "C'était son but, sa raison de vivre", témoigne Edith Gallozzi.
"Je savais que j'avais une chance sur deux de le perdre"
Depuis l'Ukraine, Andreas envoyait des photos à sa mère. "Je lui ai demandé, pour que je puisse le voir", explique Edith Gallozzi. Avant la dernière mission, elle reçoit une photo qu'elle apprécie énormément. Andreas sourit. "Je sais que là, il est heureux. Il me l'avait dit une dizaine de fois : 'je sais que je suis utile là-bas, je ne regrette rien'. Il m'avait convaincu de partir en Ukraine", ajoute-t-elle, émue.
Je ne regrette pas de l'avoir laissé se battre sur le front.
Edith Gallazi, mère d'Andreas, combattant français mort en Ukraineà France 3 Bourgogne
Sa mère est extrêmement fière. "Je savais que j'avais une chance sur deux de le perdre. Mais je respectais son choix", affirme-t-elle, les yeux embués de larmes. Le jeune homme voulait se battre pour la défense de la liberté. Il avait prévenu sa famille que si ce n'était pas l'Ukraine, cela aurait été ailleurs.
Troisième combattant français mort au combat en Ukraine
Quatre jours avant sa mort, Andreas explique à sa mère, via la messagerie instantanée Signal, qu'il part en mission. C'était devenu une habitude entre Edith et lui. Au matin du 16 février, elle commence à s'inquiéter. "Toute la journée, je lui ai envoyé des messages pour l'accompagner. Même en mission", se souvient-elle.
Edith Gallozzi reçoit un message du bureau de la Légion internationale qui lui demande de le contacter. "J'ai compris qu'il y avait quelque chose de grave". Elle espérait qu'on lui annonce qu'il était juste blessé. "Désolé madame, mais il est mort", lui explique l'interlocutrice de la Légion. "J'étais dans la rue à ce moment-là. J'ai hurlé. Je vais essayer de vivre avec cela", pleure-t-elle.
Andreas Gallozzi avait 22 ans. Il aurait été touché au cou par un éclat d'obus, lors de combats dans la région de Louhansk. Il est le troisième combattant français mort au combat lors de la guerre en Ukraine.