Tourisme : Airbnb a reversé 878 000 euros en taxe de séjour aux communes de Bourgogne-Franche-Comté

En 2019, les logements Airbnb ont rapporté plus de 870 000 euros de taxe de séjour pour la Bourgogne-Franche-Comté. C'est un bond colossal en matière de recouvrement de la taxe de séjour, par rapport à l'année dernière.

Airbnb collecte la taxe de séjour
Fin décembre 2019, Airbnb a reversé 58 millions d'euros de taxes de séjour aux villes françaises.
Un montant qui a doublé par rapport à 2018. Près de 20% de ces recettes bénéficient à des communes de moins de 3500 habitants.
Ainsi, pour la région Bourgogne-Franche-Comté, le montant est passé de 270 000 euros en 2018 à 870 000 euros à 2019.
La taxe de séjour, réglée par les vacanciers et versée aux communes, contribue au financement des projets touristiques des territoires.

La location de meublés encadrée par la loi
En octobre 2018, la loi ELAN (Evolution du Logement, de l'Aménagement et du Numérique) a été adoptée au Sénat.
Cette loi, qui touche majoritairement au domaine de la construction et des logements sociaux, implique quelques mesures relatives à la location saisonnière, et parmi elles, des contrôles et des amendes plus strictes en ce qui concerne les propriétaires et plateformes qui ne seraient pas règle. 
En effet, les hôtes Airbnb n'ayant pas déclaré leurs locations saisonnières s'exposent désormais à une amende allant jusqu'à 5 000 €. Ceux qui n'afficheraient pas à leur mairie le décompte exact de leurs nuitées risquent également de leur côté une amende de 10 000 €. 
De plus, la loi française exige des plateformes de location de courte durée qu'elles transmettent chaque année à l’administration fiscale les revenus des propriétaires Airbnb. Ainsi, Airbnb devrait donc déclarer en janvier 2020 le détail des opérations et sommes obtenues durant l'année 2019 par les hôtes Airbnb.(Source : Airbnb) 

Airbnb maintenant en conformité, les loueurs satisfaits
Sur Dijon, la porte-parole du club d'hôtes, Mme Virginie Lecou, interrogée par France 3 Bourgogne, déclare, en commentaire au chiffre de la taxe de séjour : "On contribue à l'activité touristique de la Métropole, nous ne sommes pas opposés à contribuer. Nous représentons des hôtes enregistrés, et tout comme Airbnb, nous souhaitons être dans la loi."
Un regret néamoins exprimé par le club d'hôtes de Dijon : "nous ne sommes pas associés au développement touristique de la ville, alors qu'en 2019, Airbnb a rapporté 188 000 euros de taxes de séjour."
Concernant la déclaration de la taxe de séjour, il y a eu un changement depuis le 1er avril 2019 :
"Airbnb perçoit directement la taxe de séjour et la verse ensuite aux communes concernées. Airbnb a inclus la base documentaire à son site, nécessaire à connaître pour chaque hôte voulant mettre son bien en location."

Faire classer son logement
La nécessité, selon Mme Lecou, est de "faire classer son logement" pour les loueurs. En effet, grâce à la classification du logement, les voyageurs hébergés dans un logement meublé paieront au plus juste la taxe de séjour. Sinon, ils risquent de payer une taxe proportionnelle au montant de la nuitée, et qui peut aller jusqu'à l'équivalent d'une taxe de séjour perçue pour un logement 5 étoiles !

Les professionnels de l'hôtellerie recouvrent beaucoup plus
Les professionnels de l'hôtellerie ne voient pas de "forme de concurrence avec Airbnb", au regard des montants perçus en taxe de séjour.
Ainsi, pour la seule Métropole de Dijon, les montants perçus via l'hôtellerie professionnelle sont d'un ordre de grandeur environ dix fois supérieurs (1 million 800 000 euros) à ce qui est perçu par Airbnb.
Le président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie de Côte d'Or des Cafés, Hôtels, Restaurants, Discothèques (UMIH 21), Patrick Jacquier estime que "Airbnb, c'est la demande de la clientèle actuellement. Mais être un Airbnb, ce n'est pas le même métier. On ne fait pas les mêmes métiers, nous avons des normes à respecter, de sécurité, d'hygiène, de formation de nos personnels. Nous demandons juste l'équité : que la taxe de séjour soit payée par tout le monde."
Patrick Jacquier se félicite néanmoins : "c'est plus rassurant de voir que la location de meublés est plus encadrée par la loi maintenant, et par les normes, cela permettra d'arrêter les pratiques sauvages"


 
Une ville en proie aux Airbnb : Beaune
Beaune était vent debout contre Airbnb en 2017.
Le Maire de Beaune, Alain Suguenot (LR) trouvait la concurrence déloyale, et avait fait voter un délibéré fin 2017 au conseil municipal (14 décembre 2017).
Le but était de faire jouer le droit de préemption sur les grosses transactions immobilières.
Selon le maire, cela engendre des problèmes pour les beaunois pour se loger : « Le fait même de cette acquisition, avec une rentabilité bien meilleure que le logement traditionnel, fait qu’on ne peut plus se loger au cœur de Beaune", expliquait Alain Suguenot.

Actuellement, Alain Suguenot demeure toujours inquiet en voyant le parc immobilier du centre de Beaune possédé par des investisseurs destinant leur bien à une location de type Airbnb.
Alain Suguenot a déclaré à France 3 Bourgogne que "sur les 680 Airbnb se trouvant sur la commune, il est difficile de savoir qui ramène précisément la taxe de séjour."
Le maire de Beaune souhaite dans le futur, comme les grandes villes touristiques, pouvoir contrôler la qualification du changement de destination de certains biens immobiliers, afin qu'ils soient soumis à permis de construire.


 
Qui est Airbnb ?
Airbnb est une plateforme numérique de mise en location de lieux de séjour et d'expériences. 7 millions de logements et 40 000 expériences sont proposés par des hôtes locaux à travers le monde.
Un demi-milliard de voyageurs environ dans le monde profitent de cette plateforme, accessible dans 191 pays et régions.
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