EN IMAGES. Des vestiges médiévaux découverts dans le sous-sol du centre de Dijon : "une zone industrielle avant l'heure"

Depuis le début de l'année 2024, le centre-ville de Dijon (Côte-d'Or) révèle progressivement ses secrets, grâce aux fouilles archéologiques préventives menées par l'Inrap. Les différentes opérations archéologiques interviennent en amont des travaux d’embellissement de l’axe Monge-Bossuet et permettent de découvrir la physionomie de Dijon vers l'an mille.

Alors que le chantier d’embellissement de l’axe Monge-Bossuet se poursuit, les archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) fouillent ce secteur depuis le mois de février, notamment au pied de l’église Saint-Jean, et sur la place Bossuet.

Quand Dijon n'était qu'une petite ville fortifiée

"On est sur la place Bossuet, en plein centre de Dijon et ce que nous fouillons actuellement ce sont des niveaux du Moyen Âge. On remonte dans le temps en suivant couche par couche les niveaux qui se sont accumulés au cours du temps" s'enthousiasme Benjamin Saint Jean Vitus, archéologue à l'Inrap. Les fouilles, réalisées autour de la place Bossuet, ont révélé les fondations d’un quartier artisanal d’une importance notable. Les structures dégagées sont principalement des bâtiments en bois disposés le long d’une rue empierrée.

"En fond de fouille, on est approximativement aux environ de l’an mille. À cette époque, Dijon ne ressemble en rien à ce que l’on connaît actuellement. Depuis l’antiquité tardive, Dijon est une petite agglomération fortifiée autour du Palais de justice et du théâtre. On appelle cela un castrum, une petite ville fortifiée".

Place Bossuet, nous sommes donc en dehors de la ville, entre les deux sanctuaires que sont l'église Saint-Jean (reconvertie en théâtre en 1974) et l'église Saint-Bénigne. Entre ces deux sanctuaires, en l’an 1000, il y avait un village dont on ne connaissait, pour l’instant, pas du tout les contours.

La découverte d'un quartier artisanal

Les éléments archéologiques suggèrent que le bourg de Saint-Bénigne constituait un centre d’activité économique et artisanale vibrant. "On commence seulement à en apercevoir le visage sous la place Bossuet. Dans ces bâtiments, il y a des tas de foyers qui sont sans doute liés à de l’activité artisanale. D’après les indices que l’on a trouvé, ce lieu est abandonné au plus tard vers l'année 1100. On y trouve des activités artisanales pendant environ un siècle" précise l'archéologue Benjamin Saint Jean Vitus.

"On devait y trouver différents métiers qui transformaient le métal. C’est un peu une zone industrielle avant l’heure. Avant que Dijon soit une seule grande ville, on a enfin une image du bourg de Saint-Bénigne que l’on ne connaissait absolument pas, c’est totalement inédit ".

On a enfin une image du bourg de Saint-Bénigne que l’on ne connaissait absolument pas, c’est totalement inédit

Benjamin Saint Jean Vitus

Achéologue à l'Inrap

Son apparence nous était jusqu’alors inconnue, avant son intégration à l’enceinte commune construite entre la fin du XIIe et le milieu du XIVe siècle, et dont le tracé définit encore le centre-ville actuel de Dijon.

Les vestiges d’une nécropole

De plus, les fouilles ont révélé plusieurs sarcophages mérovingiens, caractéristiques de la période du Haut Moyen Âge. Ils soulignent l’ancienneté et la continuité de la vocation funéraire du site. Parmi les centaines d’inhumations largement enchevêtrées, datant de nombreuses époques, les archéologues ont trouvé une grande quantité de tombes d’enfants, qui entouraient l’abside du premier état de l’église Saint-Jean. Selon les pratiques de l'époque, les nécropoles étaient déportées à l’extérieur de la cité, la principale s’étendant sur le site de l’actuelle église Saint-Jean.

Le chantier des fouilles prendra fin au mois de juillet 2024. Mais il faudra plusieurs années pour analyser l'ensemble des découvertes.

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