Rien ne va plus sur le campus de l'Université de Bourgogne. Comme l'an dernier, dans un objectif de retour à l'équilibre budgétaire l'université a décidé de supprimer une vingtaine de formations. Un appel à la manifestation a été lancé pour 14 heures, lundi 5 mai, devant le Conseil d'Administration.
Cela fait plusieurs mois que le malaise règne sur le campus à Dijon. Alors que l'Etat a restreint ses subventions, l'Université de Bourgogne se voit contrainte de faire des économies.
En 2015, l'Université de Bourgogne a eu la surprise d'apprendre que faisant partie de la cinquantaine d'établissements supérieurs parmi les mieux gérés de France, elle serait dorénavant moins bien dotée par l'Etat. En effet, l'uB avait réussi à mettre de côté une réserve ( un fond de roulement de 40 millions d'euros) en prévisions de ses investissements futurs.
A la rentrée 2016, la suppression de plusieurs formations avait été très mal accueillie, suivie d'une forte mobilisation contre les mesures annoncées. Coupes budgétaires, suppression de milliers d'heures de cours... Le Conseil d' administration du 29 septembre 2016, envahi par des manifestants, n'avait pas pu se tenir.
En décembre dernier alors que le budget 2017 de l'uB devait être présenté au vote, de nouveaux mouvements de contestation ont semé le trouble sur le campus. Etudiants, professeurs, personnels, étaient tous mobilisés pour dénoncer les conséquences désastreuses des réductions budgétaires sur la qualité de l'enseignement supérieur.
Le 13 décembre 2016, une nouvelle manifestation avait eu lieu devant le Conseil d'Administration de l'Université. Une délégation avait été reçue par le président Alain Bonnin,.
Cette année le déblocage par l'uB d'une somme de 10.000 euros au titre d'une convention passée avec le MEDEF avait soulevé un vent de colère sur le campus. La baisse des dotations de l'Etat, continue à peser sur les mois et les années à venir en terme de financement des formations.
Dans ces conditions, l'annonce de la fermeture de 20 formations à la prochaine rentrée a de nouveau mis le feu aux poudres. Les organisations syndicales de l'Université ont appelé à manifester lundi 29 mai 2017, à 14 heures, devant le Conseil d'Administration. Environ 80 personnes, étudiants, enseignant chercheurs étaient présents.
Une réduction des formations dénoncée par l'Unef.
La première organisation étudiante a dénoncé, ce vendredi 2 mai 2017, la réduction " près de 40 000 heures" de formation par an à l'université de Bourgogne, synonyme de "fermetures progressives de plusieurs licences et de plusieurs parcours au niveay master". Le syndicat étudiant réclame "la mise en place d'un plan de financement d'urgence pour l'université de Bourgogne", ainsi que "d'un investissement d'un milliard d'euros par an dans l'enseignement supérieur".
Le reportage de Sylvain Bouillot et Christophe Gaillard - Montage : Aurélien Marone-Missud
Avec :
François Jarrige : professeur d'histoire
Alain Bonnin : président de l'uB
Sonny Barry : Etudiant en 2ème année de licence de Management du sport UFR STAPS
Le président de l'université de Bourgogne, Alain Bonnin, a expliqué qu'au lieu de parler de suppressions de formations, il vaut mieux rester positif : il préfère évoquer une reconstruction de l'offre de formations pour les 6 ans à venir.
Alain Bonnin confirme que 40 000 heures de cours ne sont plus financés sur ressources d'Etat. Mais l'Université de Bourgogne peut sauver 20 000 heures, grâce à un financement sur ses ressources propres.
Sur le campus de l'Université, étudiants et enseignants chercheurs restent mobilisés. Ils contestent les mesures d'économies qui restreignent l'offre de formations et ne sont pas d'accord avec les critères qui justifient les choix de fermeture. La suppression de l'enseignement de la langue Italienne par exemple repose sur un faible effectif d'étudiants.
Un professeur d'histoire, François Jarrisse, explique par exemple que les effectifs sont très variables d'une année à l'autre. Le nombre d'étudiants intéressés par cette formation peut augmenter. Fermer une formation est d'autant plus regrettable qu'il est ensuite très difficile de la ré-ouvrir.On peut, dit-il, faire des économies ailleurs.