Le rythme de la vaccination contre le Covid-19 en France est largement critiqué. Des maires ou des présidents de conseil départementaux de Bourgogne proposent leur aide pour accélérer les opérations.
Plusieurs élus de Bourgogne ont pris la parole ces dernières heures pour faire part de leur inquiétude face au rythme de la vaccination contre le Covid-19 dans notre pays. Ils proposent leur aide afin d'accélérer les choses.
"Chaque jour perdu pour la vaccination, c'est un jour perdu pour la relance de notre économie et pour la santé des Françaises et des Français", a confié le maire PS de Dijon François Rebsamen à notre micro ce mardi 5 janvier.
"Que des décisions soient prises au niveau global, cela me semble tout à fait normal. C'est le cadre que l'État fixe. Mais les collectivités sont toutes l'arme au pied, en disant qu'elles sont prêtes à aider. Comment peut-on faire ?"
"J'ai fait des propositions. J'ai dit, par exemple, que nous pouvions mettre des salles à leur disposition, des salles de vaccination de masse, parce qu'il faut changer de rythme, a-t-il poursuivi. Si on veut, on peut faire ça salle Devosge comme on le fait pour les dons du sang par exemple, on peut faire ça dans la salle du Zénith, au palais des sports."
Avec nombre de maires de France, on dit cette chose assez simple : le gouvernement oublie qu'il y a des collectivités locales. Il doit s'appuyer sur nous.
"La lenteur du démarrage et la complexité administrative, loin de rassurer, suscitent une grande incompréhension qui doit être levée au plus vite. Si l’on veut convaincre les Français dont la confiance s’érode, il faut agir, et vite", indiquait dès lundi soir le maire de Dijon dans un communiqué.
Au nom de la ville de #Dijon et de la métropole, j’ai informé l'ARS de la possibilité de mettre immédiatement à disposition des locaux pour l’organisation de centres de #vaccination de masse de la population : ce peut être le zénith, la salle Devosge ou le palais des sports. pic.twitter.com/eMLmmRkBfR
— François Rebsamen (@frebsamen) January 4, 2021
"Nous pouvons réussir l'opération complexe de la vaccination"
Le président UDI du conseil départemental de la Côte-d'Or, François Sauvadet, s'est également exprimé dans un communiqué. "Ce 4 janvier 2021, lors de la réunion de la cellule opérationnelle [de coordination de la vaccination], le département de la Côte-d'Or a proposé son assistance et ses moyens afin de faciliter la vaccination sur tout le territoire départemental", précise-t-il.
La #CôtedOr est depuis le début de la #crisesanitaire aux côtés des plus fragiles.
— François SAUVADET (@sauvadet) January 4, 2021
Aujourd'hui, le Département a proposé son assistance et ses moyens afin de faciliter la #vaccination sur tout
le territoire.
Retrouvez le communiqué ⬇https://t.co/9ISn3Rlc5U#Vaccin #COVID19
Cette aide pourrait se concrétiser par :
- "un soutien logistique au transport du vaccin, sous le contrôle sanitaire des laboratoires hospitaliers et avec l'aide technique du laboratoire départemental de la Côte-d’Or
- un soutien financier à la mise en place de centres de vaccination dans les EHPAD privés, mutualistes et associatifs, ceux des EHPAD hospitaliers étant pris en charge par le ministère de la Santé, ainsi que dans les établissements accueillant des personnes en situation de handicap
- un soutien à la mise en place de centres de vaccination dans les communes, au plus près des personnes identifiées comme vulnérables."
Ensemble, État, département, communes et établissements accueillant les personnes âgées et handicapées, nous pouvons réussir l'opération complexe de la vaccination
Ludovic Rochette, président de l'association des maires de la Côte-d'Or, ne dit pas autre chose. "L'AMF21 est aux côtés des communes pour proposer, dès à présent, aux professionnels de santé des lieux adaptés pour qu'ils puissent réaliser les vaccinations au plus près des besoins", indique-t-il dans une déclaration diffusée sur son compte Twitter.
Comme pour les masques au printemps dernier, l‘Etat peut compter sur les communes et les maires pour que la campagne de vaccination réussisse. Mais le temps presse. pic.twitter.com/UDTAvLg6da
— Ludovic Rochette (@LudovicRochette) January 4, 2021
Le président PS du conseil départemental de la Nièvre appelle également à accélérer la vaccination. "Le 20 décembre, j'ai moi-même proposé les services du département pour pouvoir vacciner très rapidement l'ensemble des gens qui sont dans nos Ehpad. Ça me semble effectivement être une priorité. Aujourd'hui, je n'ai pas de réponse, mais j'espère que ça va se faire", a-t-il expliqué à notre micro.
Le ministre promet d'accélérer le rythme
Alors que les critiques sont nombreuses, le ministre de la Santé Olivier Véran a indiqué une nouvelle accélération du tempo lors d'une interview à la radio ce mardi matin. "Le rythme de croisière de la vaccination" contre le Covid-19 en France va "rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours", a-t-il promis.
"On a dépassé les 2 000 vaccinations hier. D'ici jeudi on va augmenter encore de façon très importante, on va être sur une courbe exponentielle", a déclaré le ministre sur RTL, en assurant que la France allait "amplifier, accélérer et simplifier" sa stratégie vaccinale.
La vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas hébergées en Ehpad sera autorisée avant la fin du mois de janvier, a également annoncé le ministre. "Ça fait 5 millions de personnes".
Il a également annoncé l'élargissement aux pompiers et aides à domicile de plus de 50 ans la campagne de vaccination, pour le moment réservée aux résidents des Ehpad et aux soignants d'au moins 50 ans.