Medicharme va demander jeudi 29 février son placement en liquidation judiciaire avec maintien d'activité. Le groupe compte deux établissements en Bourgogne - un dans la Nièvre et un en Côte-d'Or, dont l'avenir est de fait mis en suspens.
Un secteur en crise. Le groupe d'Ehpad privé Medicharme, gérant de 43 établissements en France, va demander son placement en liquidation judiciaire avec maintien d'activité. Le tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine) se prononcera jeudi 29 février sur cette demande.
Une telle procédure doit permettre de "travailler sur la cession du groupe afin de trouver des solutions pour un maximum d'établissements, dans l'intérêt des résidents, des salariés et des bailleurs", a expliqué la présidente de Medicharme Delphine Mainguy à l'AFP, le 26 février. En attendant, l'avenir desdits établissements et résidents reste flou.
"Tous les scénarios sont encore possibles"
En Bourgogne, on dénombre deux Ehpad gérés par Medicharme. L'un d'eux, "La Maison de Thérèse", se situe à Aisey-sur-Seine (Côte-d'Or), à une quinzaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine. L'autre, "Le Champ de la Dame", se trouve à Varennes-lès-Narcy, dans l'ouest de la Nièvre.
Qu'est-ce qui attend ces établissements ? Pour l'heure, impossible de savoir s'ils seront concernés par une éventuelle reprise. Lorsque nous les contactons par téléphone, ils nous indiquent ne pas pouvoir s'exprimer et nous renvoient vers l'agence qui gère la communication du groupe. "Tous les scénarios sont encore possibles", nous précise cette dernière. "L'objectif reste cependant le maintien d'activité dans les établissements, jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée."
Si fermeture il y a, les résidents seront accompagnés pour être relogés.
L'agence de communication de Medicharme
De son côté, Delphine Mainguy a laissé entendre, toujours auprès de l'AFP, avoir reçu "un certain nombre d'offres de reprise, mais [qu'] elles ne sont pas encore stabilisées". Le sort définitif de chacun des Ehpad sera connu fin mars, après une deuxième audience prévue le 29.
Hausse des coûts et faible occupation
Comme plusieurs autres groupes, Medicharme se retrouve confronté à de lourdes difficultés financières en raison de l'inflation et de l'augmentation de ses coûts de fonctionnement. En parallèle, le niveau d'occupation des établissements est historiquement bas - conséquence notamment du scandale Orpea, qui a éclaboussé tout le secteur, et de la crise sanitaire.
Le groupe est également visé par deux enquêtes administratives, relatives à ses "pratiques commerciales, financières et managériales", ainsi qu'au "temps de présence effectif des personnels". Au total, il emploie 1 200 salariés.