Voilà cinq ans que l'on peut trouver le Nutri-Score sur certains produits alimentaires. Mais face à l'opacité dont font preuves certaines marques, l'UFC-Que Choisir de Côte-d'Or appelle à l'élargissement du dispositif pour mieux orienter les consommateurs. Explications.

"Je suis mieux renseignée pour voir ce que je mange, si c'est meilleur pour la santé", s'enthousiasme Josiane*, au détour d'un rayon de supermarché, en évoquant le Nutri-Score. Car c'est bel et bien pour mieux informer les consommateurs que ce petit graphique coloré a été créé il y a plus de cinq ans. La composition de chaque produit est passée au crible avant qu'une lettre (A, B, C, D ou E) ne leur soit apposée, permettant ainsi d'en renseigner la qualité.

Le consommateur est gagnant sur les deux plans : il a une meilleure information sur la qualité nutritionnelle, et en plus il peut choisir entre des produits plus ou moins chers de même qualité nutritionnelle.

Catherine Castaing, UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire

Des bonnes intentions entravées par l'opacité des marques

Aujourd'hui utilisé dans sept pays européens (la France, la Belgique, la Suisse, l’Allemagne, l’Espagne, les Pays-Bas et le Luxembourg), le Nutri-Score est pourtant loin d'être apposé sur tous les produits. D'après l'UFC-Que Choisir de Côte-d'Or, il serait, début octobre 2022, toujours absent de 40% des produits disponibles sur le marché alimentaire français. Il faut dire que le dispositif n'est pas obligatoire, mais fonctionne sur la base du volontariat.

Pire, plusieurs grandes marques qui dominent ledit marché s'illustrent par leur refus d'utiliser ce classement. "Les bénévoles de l'association constatent amèrement l'absence de cet affichage sur de nombreux produits leaders de leurs rayons tels que le Coca-Cola, les barres de Kinder 'Chocolat', les biscuits Oreo 'Original'", souligne l'association de consommateurs.

Pourtant, en voulant démocratiser le dispositif, l'UFC-Que Choisir veut permettre aux consommateurs de s'orienter plus facilement vers des produits plus sains. "Si un produit n'a pas un bon Nutri-Score, ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas en acheter ou en consommer", précise Pierre Guille, de l'association de Côte-d'Or.

Un produit avec un Nutri-Score "D", il faut simplement le consommer raisonnablement, avec modération.

Pierre Guille, UFC-Que Choisir de Côte-d'Or

Une campagne pour sensibiliser à l'utilité du Nutri-Score

Pour lutter contre cette opacité, l'organisme a lancé une campagne "Affiche ton Nutri-Score" au printemps dernier. Les bénévoles de Côte-d'Or ont mené plusieurs opérations d'information auprès de consommateurs, "pour faire de la pédagogie [...] sur les avantages du Nutri-Score". "On a constaté un réel intérêt de leur part", note Pierre Guille.

L'association a même décidé de passer à la vitesse supérieure, en saisissant les élus du département, afin de les mobiliser pour rendre le dispositif obligatoire. Un rendez-vous avec Benoît Bordat, député de la deuxième circonscription, doit avoir lieu en novembre.

L'avenir du Nutri-Score va également se jouer à l'échelle européenne. La Commission européenne doit en effet statuer, avant la fin de l'année 2022, sur le logo nutritionnel qui s'affichera les emballages alimentaires au sein l'UE.

L'actualité "Économie" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Bourgogne-Franche-Comté
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité